ICI-BAS Ici-bas tous les lilas meurent, Tous les chants des oiseaux sont court ; Je rêve aux étés qui demeurent Toujours.... Ici-bas les lèvres effleurent Sans rien laisser de leur velours ; Je rêve aux baisers qui demeurent Toujours... Ici-bas tous les hommes pleurent Leurs amitiés ou leur amours ; Je rêve aux couples qui demeurent Toujours... (ARMAND SULLY PRUDHOMME) |
QUATRAINS
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NE QUITTE PAS MON DÉSIR Que je crains, mon amour, la frauduleuse nuit Où les feuillages vont bouger comme une peine Qui saurait mendier ta pitié pour appui ! Ne t’en va pas, attends qu’une heure plus sereine De son aube d’oiseaux accompagne tes pas. Attends l’abeille dont le désir volontaire Trouble les fleurs où son plaisir s’assouvira, Quand avec l’horizon l’épaule de la terre Étaye le fardeau d’un ciel mûr de soleil. Ne t’en va pas déjà, ne quitte pas mon rêve Et mon coeur plein de toi, qui n’ont pas de sommeil. Ma tendresse, ainsi qu’un flot d’azur, se soulève : Non, tu n’as pas encor tout pris de mon regard. Écoute mon bonheur te parler à voix basse. Avec des mots pressés, si follement épars Que tu croiras peut-être a des ailes qui passent. Je te dirai : « Le jour qui te sembla défunt Se cache dans ma joie, et ma chair te dévoile Un buisson de désirs dansants comme un parfum Sur qui s’est abattu le songe d’une étoile. » Je dirai : « Mon amour, tremblez et souriez De voir sourdre des pleurs de mon âme ravie, Et soyez plein d’orgeuil d’un coeur supplicié Qui hors de vous ne sait plus bien ce qu’est la Vie ! Vous êtes ma douceur, ma folie et mon chant ; Bientôt j’étoufferai cette peine caduque Dont vos yeux ont parfois le souvenir mordant. » Puis je refermerai mes deux bras sur ta nuque, Si passionnément qu’alors tu comprendras Le déchirant appel de mon être qui t’aime, Et le rêve infini du triste et doux poème De mon coeur, qui soudain à tes pieds croulera ! (MEDJÉ VÉZINA) |
VISION Quand le soleil et l’horizon S’enfuiront...quand de la maison Sortiront l’heure et la saison ; Quand la fenêtre sur la cour S’éteindra...quand après le jour S’étiendra la lampe à son tour ; Quand sans pouvoir la rallumer Tous ceux que j’avais pour m’aimer Laisseront la nuit m’enfermer ; Quand leurs voix, murmure indistinct, M’abandonnant à mon destin, S’évanouiront dans le lointain ; Quand cherchant en vain mon salut Dans un son je n’entendrai plus Qu’au loin un silence confus ; Quand le froid entre mes draps chauds Se glissera jusqu’à mes os Et saisira mes pieds déchaux ; Quand mon souffle contre un poids sourd Se débattra...restera court Sans pouvoir soulever l’air lourd ; Quand la Mort comme un assassin Qui précipite son dessein S’agenouillera sur son sein ; Quand ses doigts presseront mon cou, Quand de mon corps mon esprit fou Jaillira sans savoir jusqu’où... Alors, pour traverser la nuit, comme une femme Emporte son enfant endormie, ô mon Dieu, Tu me prendra, tu m’emporteras au milieu Du ciel splendide en ta demeure où peu à peu Le matin éternel réveillera mon âme. (MARIE NOËL) |
JE VOUDRAIS... Je voudrais la constance d'un ami pour lui confier mes doutes la tendresse d'un amant pour me perdre au labyrinthe de son amour Je voudrais l'éclair fulgurant d'un coup de foudre pour éclairer mes rêves Je voudrais donner la lumière à un enfant voir naître ses sourires lui faire découvrir la beauté de la vie sous l'aile de mon amour Je voudrais la chaleur d'une famille des bouquets d'étincelles de rires, des coffres aux trésors remplis de colliers de tendresses des cotillons, des chandelles, des prétextes à la fête Je voudrais que l'espoir se pose au coeur de tous les vieillards laissés à eux-mêmes dans des refuges mouroirs Je voudrais croiser le bonheur Qui se rit de moi et du temps Et qui n'a que faire de mon impatience Je voudrais un azur sans bombes un horizon sans souffrances Je voudrais un monde rassasié un monde apaisé Je voudrais voir les lettres du mot solidaire Placardées sur tous les murs Je voudrais qu'une lourde chaîne d'amour Emprisonne la terre entière Je voudrais que la misère soit déclarée hors la loi Je voudrais plein de rêves d'enfants Portés par des ailes d'oiseaux aux quatre points cardinaux Je voudrais voir respirer la liberté altière, victorieuse marcher en tête Je voudrais un jour, aujourd'hui ou sinon demain, Je voudrais pour ceux qui me suivront Je voudrais pour l'avenir Mais j'ai peur de vouloir pour rien. (MARYBÉ DEC.1996)Son recueil de poèmes |
RAPPELLE-TOI Rappelle-toi, quand sous la froide terre Mon coeur brisé pour toujours dormira; Rappelle-toi, quand la fleur solitaire Sur mon tombeau doucement s'ouvrira. Je ne te verrai plus; mais mon âme immortelle Reviendra près de toi comme une soeur fidèle Ecoute dans la nuit, Une voix qui gémit : Rappelle-toi ... DE MUSET |
L’ENNEMI Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux. Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ? - Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie, Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur Du sang que nous perdons croît et se fortifie ! (BAUDELAIR) |
Mon courage naquit de l’effroi d’un malheur, D’un malheur à venir plus grand Que celui du moment. Je ne sais sur quoi m’appuyer, Je vis de mouvement et de rêve de bonheur Alors que le bonheur, m’arrêtant, me tuerait. Aucun jour ne ressemble au jour qui le précède, Incessamment la voix des âges se transforme. Je passe au milieu de mes frères, Je les vois se rosir de la flamme première, Puis se plisser, pareils à des outres vidées, Et, quelque matin, disparaître. Magiquement croît la forêt Où jadis l’herbe s’étalait. La vie aux formes innombrables S’impose à mes regards, me commande, m’étreint Sans dévoiler ses fins. Et, face à l’étendue, ballant, désemparé, Perdu sur cette terre absurde où nul ne pénètre les autres, Où nul ne se connaît lui-même. Où nul ne comprend rien, Je cris mon impuissance aux formidables forces De la matière en marche, éternelle, infinie. (ALPHONSE BEAUREGARD) |
Sonnez sonnez haut et fort les cors. Car le plus gros combat vient d’éclater en mon for(t). Un combat peu particulier, puisque l’assaillant est l’amour que je ressens et l’opposé j’ai nommé toi l’amitié. Le plus beau serai de voir les deux s’alliés, le plus terrible serai de les voir s’entre-tués. Par amour, forfait j’ai déclaré. Car ton amitié est pour l’éternité. Roulez roulez les tambours. Car le plus douloureux combat vient d’éclater en mon for(t). Un autre combat difficile à mener. Puisque l’assaillant est l’amour que je ressens. Et l’opposés mon coeur, mon être et mon âme déchirée. C’est avec un coeur blessé que j’entreprends cette dualité. Le temps et ton amitié baumeront-ils mon âme blessée? Sonnez les cors, roulez les tambours, pour que cette douleur ne soit point pour toujours. (RAYO) |
SI SEULEMENT... Nul n’aurait douté que d’un tel être j’éprouverais. Où que tu sois, dans tes yeux je me retrouverais. Insoutenable, misérable, dur attente. Toutefois elle est source de mon inspiration. Douce, sublime, passionnante, enflammante. Sera certes celui de la concrétisation. De tes secrets laisser mon ouïe se faire caresser. Et laisser les flammes de tes mains me réchauffer. Laisser cette étourdissante passion m’emporter. Ensemble vaguer sur des eaux chaudes et profondes. L’écorce sera le témoin immortalisant. La bleuté du ciel réfléchira notre harmonie. Vent, élève tu seras, de la caresse des amants. Et ce chant des oiseaux, merveilleuse symphonie. Te faire visiter les recoins de mes pensées. Depuis tant d’années je te les avais réservés. Te transporté dans une convulsion de passions. Une passion débordante d’imagination. Tu es très beau mais pourtant tu n’as point de visage. Et tu es d’une grandeur que je ne peux déterminer. De bonté, douceur et de chaleur tu es paré. De toi,à tout jamais je garde une si belle image Mais ton existence n’est-il que dans mes songes? Douceur de la nuit berce moi encore... te voilà! Si seulement... (RAYO...Academie des poètes.) |
POUR KELLY Lorsque vient le temps de se coucher, Lorsque vient le temps de s’endormir, Je reste là, tout seul étendu, allongé, J’imagine ton doux et tendre sourire ... Je ne peux m’empêcher de t’embrasser, Je ne peux m’empêcher de t’imaginer, Je reste là, tout seul étendu, allongé, Peut être un peu désespéré ... Alors que la lune a remplacé le soleil, Tu respires à mes cotés, Merveille, Et je reste là, tout seul étendu, allongé, A peut être trop t’espérer ... Et puis le jour remplace la nuit, Et reviennent toutes mes envies, Je reste là, tout seul étendu, allongé, Je ne sais plus trop quoi penser ... Voici l’histoire d’une vie, achevée, Et de ma tombe six pieds sous terre, Je reste là, tout seul étendu, allongé, Sorte de rêve solitaire ... OLIVIER |
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