HISTOIRE D'AMOUR Amour irréel ! Amour inventé ! Qui es-tu toi si prenant? Une légende... Une histoire... Contée à bout portant Par des gens ! Qui ne savent ce qu'ils avancent Quiconque l'a entendue S'est mis à y croire Et à bouleverser sa vie N'essais point d' infiltrer Cette émotion cette sensation Ce fantôme aux milles couleurs Que les conteurs d'histoires L'ont surnommer l'Amour Ce manque si intense Cette bouffée si ardente Est tout simplement L'instinct d'un moment Que nous voulons rassasier Arrivé au lendemain Nous suivons notre chemin Sans nous soucier Du vide ou du surplus Que cette nuit nous a apporté Comme vous conteurs d'histoires J'appelle ce fantôme Une histoire sans fin ! Une légende perdue ! Que moi aussi j'ai crue (GERVAIS PELLETIER)Son recueil de poèmes |
PETITE FLEUR Petite fleur douce et gentille Tu es néé trop Fragile Tu avais beaucoup de courage Maintenant tu navigues a travers les âges De ton coeur et de ta pureté Tu aurais pu être aimé Mais peut-être par lacheté Nul a jamais osé. Et ta vie si brève achevée De ne pas avoir existé Tu rejoins le Jardin d’Eden Tu ne connais plus la peine. On ne pourra jamais t'oublier, Dans notre mémoire sera grave, Ta joie et ta gaieté, Ainsi que ton éternelle amitiée. (OLIVIER) |
Rien n'est jamais acquis à l'homme. Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur. Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de ce lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte en moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit douleur. Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri. Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri. Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs. Il n'y a pas d'amour heureux. Mais c'est notre amour à tous les deux. (LOUIS ARAGON ) |
SI JE N’AIMAIS QUE TOI Si je n’aimais que toi en toi Je guérirais de ton visage, Je guérirais bien de ta voix Qui m’émeut comme lorsqu’on voit, Dans le nocturne paysage, La lune énigmatique et sage, Qui nous étonne chaque fois. ---Si c’était toi par qui je rêve, Toi vraiment seul, toi seulement, J’observerais tranquillement Le clair contour, cette âme brève Qui te commence et qui t’achève. Mais à cause de nos regards, À cause de l’insaisissable, À cause de tous les hasards, Je suis parmi toi haute et stable Comme le palmier dans les sables ; Nous somme désormais égaux, Tous nous joint, rien ne nous sépare, Je te choisis si je compare; ---C’est toi le riche et moi l’avare, C’est toi le chant et moi l’écho, Et t’ayant comblé de moi-même, O visage par qui je meurs, Rêves, désirs, parfums, rumeurs, Est-ce toi ou bien moi que j’aime ? (ANNA DE NOAILLES) |
LE VASE BRISÉ Le vase où meurt cette vervaine D’un coup d’éventail fut fêlé ; Le coup dut l’effleurer à peine, Aucun bruit ne l’a révélé. Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D’une marche invisible et sûre En a fait lentement le tour. Son eau fraîche a fui goutte à goutte, Le suc des fleurs s’est épuisé ; Personne encore ne s’en doute, N’y touchez pas, il est brisé. Souvent aussi la main qu’on aime Effleurant le coeur, le meurtrit ; Puis le coeur se fend de lui-même, La fleur de son amour périt ; Toujours intact aux yeux du monde, Il sent croître et pleurer tout bas Sa blessure fine et profonde : Il est brisé, n’y touchez pas. (ARMAND SULLY PRUDHOMME) |
ELLE DISAIT Elle disait : "où est la vérité ?" - Elle ne l'a jamais trouvée. Elle ne savait pas où elle allait; mais elle allait avec ses principes pour tout viatique. Et quand, par hasard, la vérité s'en approchait elle avait la crainte, la peur de l'étreinte Elle cherchait partout peut-être pour ne pas trouver le chemin qui mène au pays des Reines Mais comment savoir entr' un "je t'aime" et un "je t'aime" où est le poème, où est le blasphème. Elle disait : "où est la vérité ?" - Elle ne l'a jamais trouvée. Qui lui a donc dit que la vérité se trouvait quelque part, sans doute, le long d'une route On ne cherche pas la vérité qui apparaît sans qu'on s'y prépare et sans crier "gare". Elle disait : "où est la vérité ?" - Elle ne l'a jamais trouvée. (ALBIN JACQUES)Son recueil de poèmes |
LE SILENCE DE L'ABSENCE J'ai le corps trop petit pour contenir ma tristesse J'ai trop peu de larmes pour mes chagrins les mots n'existent pas pour dire ce que j'ai en moi. J'ai le coeur trop étroit pour mon amour trop peu de caresses pour ma tendresse les mots n'existent pas pour dire ce que j'ai en moi les mots n'existent pas pour dire ce que j'ai dans moi et qui chaque jour grandit et hante mes nuits une seule pourra comprendre la souffrance qu'engendre le silence de l'absence (ALBIN JACQUES)Son recueil de poèmes |
Très jeune, tu commenças ton combat. La vie s'étalait devant toi Et, droit devant, tu fonças. Très jeune, tu appris à vivre chaque moment De plus en plus intensivement Et, dans ta tête, tu gravais chaque instant. Très jeune, tu souffrais déjà beaucoup Mais chacun espérait un miracle surtout Et toi, tu savais et ressentais dans ton corps plus que tout. Tu te battais contre une maladie Qui rongeait ton corps petit à petit. Tu préparais déjà le terrain A la fin prochaine aupràs des tiens. Comment pouvions-nous croire à cette fatalité Alors que tu démontrais tant de joie et de vitalité? Tu inspirais l'amour Tu prouvais ta force chaque jour. Autour de toi, tu semais la joie Ton courage et ta détermination se dégageaient de toi. Tu es fatiguée maintenant Tu voudrais pouvoir partir sereinement Discrètement, sans remous et sans heurts C'est pourtant difficile puisque tout le monde pleure. C'est si triste ces instants pourtant C'est si dur de laisser partir les gens qu'on aime tant On voudrait se garder mutuellement éternellement. Tu as tellement su bien écouter Sans recevoir, tu as tellement su donner. Tu sais comment raconter et expliquer Avec sincérité, tu sais comment réconforter. Ton passage sur cette terre Aura été de courte durée Tu auras quand même su parsemenr Ton beau chemin de lettres dorées Tu auras quand même su préparer Ton passage vers l'éternité. Et malgré l'émotion qui nous chavire Nous voulons simplement te dire Bon voyage, bonne route, bon repos. Merci et à très bientôt! (FRANCINE,le 23 août l997.) |
APPARITION La lune s'attristais. Des séraphins en pleurs Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs Vaporeuses, tiraient de mourantes violes De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles. --C'était le jour béni de ton premier baiser. Ma songerie aimant à me martyriser S'enivrait savamment du parfum de tristesse Que même sans regret et sans déboire laisse La cueillaison d'un Rêve au coeur qui l'a cueilli. J'errais donc, l'oeil rivé sur le pavé vieilli, Quand, avec du soleil aux cheveux, dans la rue Et dans le soir, tu m'es en riant apparue. Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées. (STÉPHANE MALLARMÉ) |
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