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Forum sur Drizzt et les royaumes Oubliés (ROs)
 
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 Sujet du message: Le cauchemar devient réalité
MessagePublié: Sam 12 Avr 2008, 21:53 
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Inscrit le : Lun 7 Avr 2008, 01:43
Messages : 33
Ceci est la traduction d'une nouvelle en anglais écrite par David Pontier, et dont la version originale est disponible à l'adresse suivante :
http://www.dragonlibrary.net/fiction/wr ... ontier.php

Elle a pour héros des personnages bien connus, puisqu'il s'agit d'Artémis Entreri et de Drizzt Do'Urden.


Voilà le premier chapitre en exclusivité (tant que Morcar ne l'a pas publié sur son site), la nouvelle en comportant huit.
J'attends vos réactions.






Chapitre 1
L’échange

1ère partie

"Alors, qu’en pensez-vous ?"
John Irenum et Artemis Entreri étaient dans la rue, face à un nouveau magasin qui venait d’ouvrir. Que John, le Capitaine de la Garde Municipale, soit ami avec Entreri, l'assassin le plus mortel à avoir jamais mis le pied à Garrilport, semblerait bizarre à moins que vous ne sussiez leur histoire. C'est une histoire compliquée et elle ne sera pas exposée ici. Le récit sera plutôt dirigé vers le magasin.
Un homme nommé Kraygan possédait le magasin qui était appelé le Magasin Magique de Kraygan. Plus d’une douzaine de personnes entraient et sortaient du magasin chaque minute. C'était un bon premier jour. Il n'y avait pas beaucoup de magasins de Magie dans Garrilport. En fait, c'était le premier. La magie n'était pas quelque chose de courant pour les gens de cette cité, d'où leur curiosité.
"Je parle du magasin", clarifia John. "Qu'est-ce que vous pensez du magasin?"
Entreri savait exactement ce qu'il avait voulu dire. Il ne voulait simplement pas répondre à la question. "La magie est pour les faibles et les idiots."
"Est-ce que je dois vous rappeler ce qui s'est passé avec le dernier magicien dans cette ville?" demanda John.
Entreril n’en avait pas besoin. Reillon était un mage qui avait travaillé pour Quinton Palluge. En seulement quelques jours, et avec très peu d’effort, ils furent ensemble capables de gagner le contrôle complet de la ville. "Il me semble que le magicien n'est plus des nôtres", dit simplement Entreri.
John vit Entreri avec un sourire affecté sur son visage. Est-ce que cet homme se vantait? Non, il n'y avait aucun sourire sur le visage d'Entreri. C’était lui qui avait tué le mage. "Je pense que vous ne donnez pas assez de crédit à vos ennemis. Il ne pouvait pas vous résister, peut-être, mais cela ne veut pas dire qu'il n'était pas redoutable."
Entreri fit un léger signe de tête. "Mais cela ne veut pas dire qu'il n'était pas faible et fou." L'assassin détourna finalement son regard du magasin et a regarda John. "La capacité d'utiliser la magie n'est pas une compétence que vous pouvez enseigner. Cette capacité vient de votre intellect. Et c'est une chose avec laquelle vous naissez. Qu'importe le temps qu’un gobelin passera dans une école de magie, il ne sera jamais capable de lancer une boule de feu. Une fois que vous avez la capacité, vous pouvez apprendre à être plus ou moins compétent avec, mais cela ne se résume qu’à lire et à étudier."
"Préférez-vous les talents physiques aux talents mentaux?" demanda John, sous-entendant peut-être que l'esprit d'Entreri n'était pas tranchant.
Entreri était trop perdu dans ses pensées pour reconnaître l'insulte s'il y en avait une. "Vous êtes plus fort que moi", dit Entreri. "Votre arme est beaucoup plus longue et votre carrure est plus imposante que la mienne, cependant vous ne tiendriez pas dix secondes contre moi."
John pensa à nouveau qu'Entreri se vantait, mais l'assassin déclarait juste un fait. "Tout spectateur mal informé parierait sur vous pour gagner à tous les coups. Mais je me suis entraîné à un niveau qu'ils ne peuvent pas comprendre. Je n'ai pas été doté d’une grande force ou d’une carrure imposante, donc je me débrouille avec ce que j'ai. Je me suis fait tel que je suis . Les utilisateurs de magie essaient de se rendre puissants à travers des sorts qu’ils ne peuvent pas comprendre. Si les rumeurs sont vraies, Reillon a découvert sa magie seulement quelques semaines avant d’avoir pris le contrôle de votre ville. Il n'a pas gagné son pouvoir, il a seulement trébuché sur lui, et par conséquent ne le comprenait pas."
"Donc vous dites que tout ceux qui utilisent la magie sont faibles et fous?"
Entreri était beaucoup trop intelligent pour tomber dans ce piège. Cicle, sa lame du gel était pendue à son côté, et il la regarda pendant qu’il expliquait. "J'ai passé des années - non – des décennies à parfaire mes compétences de combat, je les ai gagnées. Quand j’utilise une arme comme celle que je porte, je comprends son pouvoir et suis capable de l'utiliser efficacement."
Entreri prit une apparence très décontractée tandis que son esprit flânait dans le passé. "A Calimport, mon ancien chez-moi, il y avait un homme nommé Kohrin Soulez. Il possédait une arme puissante appelée la Griffe de Charon. Elle ferait ressembler ma lame du gel à un cure-dent. L'arme avait une histoire. Tous ses propriétaires était morts de façon horrible. Soulez ne comprenait pas pourquoi, et il est donc resté enfermé à l'intérieur de sa forteresse à proximité de la ville. Il ne comprenait pas l'histoire. Je l'ai fait.
"Tous ceux qui maniaient cette épée devenaient instantanément une force avec laquelle il fallait compter. Ils pouvaient tuer n'importe qui même si avant ils étaient le combattant le plus inepte des royaumes. Ils avaient soudainement tout ce pouvoir, mais ils n'avaient rien fait pour le gagner et ne le comprenaient pas. Ils sont entré dans des guerres où ils n'avaient rien à faire, et habituellement ils finissaient par gagner. Mais tandis qu'ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient, c'était seulement une question de temps avant la confrontation avec quelqu'un qui les détruirait."
"Alors", John a dit, en absorbant lentement ce qu'il pourrait de la parole de l'assassin, "Est-ce que vous voulez entrer?"
Entreri haussa les épaules et fit signe à John pour qu’il passe devant. Il a lança une pièce au capitaine. "Tenez, achetez-vous quelque chose d'agréable."
Les deux hommes entrèrent dans le magasin et regardèrent les clients potentiels. John et Entreri se séparèrent rapidement, et John déambula sans but à travers le magasin. Il contempla des orbes en marbre, baguettes pointues, des morceaux d'animaux terrifiants en bocaux, et un assortiment complet d'herbes et épices.
John vit une boîte à l’aspect étrange sur une étagère et se déplaça pour enquêter. Elle faisait seulement quelques pouces de côté, et le motif argent qui était dessiné dessus était assez remarquable. John la ramassa et la trouva beaucoup plus lourde qu'il ne l’avait pensé.
"S'il vous plaît", dit une voix derrière lui, "soyez prudent avec cela. C'est très puissant." John posa la boîte et se retourna. Cela devait être Kaygan. L'homme face lui était beaucoup plus jeune que ce que le capitaine aurait cru. Il portait une longue robe couverte de lunes et d’étoiles. Son chapeau pointu le faisait paraître un pied plus grand qu'il n’était, et du rembourrage s’en échappait comme il penchait légèrement d’un côté. Il offrait une vision assez comique.
"Kraygan?" demanda John.
Le propriétaire de magasin fit un signe de la tête. Le sorcier aperçut l’insigne de la Garde Municipale sur la poitrine de cet homme, et la manière dont John se tenait lui indiqua son importance.
"Et vous êtes?"
"John Irenum", répondit John.
"Capitaine Irenum?" Le gérant du magasin s’était informé quand il était entré dans cette ville. John baissa humblement la tête. "Que puis-je faire pour vous aujourd'hui, Capitaine?"
John allait dire qu’il ne faisait que regarder, mais une idée lui vint. Il tendit le cou pour jeter un coup d'oeil dans le magasin et localisa Entreri. L'assassin n'examinait pas la marchandise, il examinait les clients qui examinaient la marchandise. A chaque fois que quelqu'un ramassait un article magique, Entreri se raidissait, se préparant à esquiver un éclair magique ou à tuer quelque créature abominable qui aurait pu être appelée.
"Vous voyez cet homme là-bas?" demanda John avec juste un signe de tête, sans regarder car les sens aiguisés d'Entreri l’aurait averti s'il l’avait fixé. Kraygan le vit juste de l'autre côté de son magasin et fit un signe de la tête. "Son nom est Artemis Entreri. Il n'est pas très impressionné par la magie."
"Un incroyant?" dit Kraygan, se frottement les mains avec passion. "Peut-être aimeriez-vous une démonst--"
"Non!" dit John un peu trop rapidement. "Je veux dire, non, ce n'est pas un incroyant, et moi non plus". La dernière démonstration que John avait vu, c’était quand Reillon avait tué deux conseillers comme on écrase une mouche. "Il croit qu’elle existe, et il l’utilise lui-même, mais il pense que c'est principalement pour les faibles et les idiots."
Kraygan sourit. "Je ne suis pas un homme fort", dit-il gaiement, "mais je ne suis pas un idiot, je vous assure."
John fit un signe de la tête. "Je ne dis pas que vous l’êtes, et je ne dis pas qu'il avait dit que vous l’étiez. Il a fait une déclaration générale, mais je ne pense pas qu'il aie vu tout ce qu’il y a à voir. Il est très sur de lui, donc je me demandais si vous aviez pas quelque chose qui pourrait l'effrayer ou le prendre au dépourvu."
Kraygan parut se renfermer. Il allait dire quelque chose au sujet de la magie, qui n'était pas un jouet pour s’amuser, mais John vit le changement dans son regard et le prit de court. "Rien de trop dangereux", dit-il. "Peut-être seulement une vision ou une image de quelque chose qu'il n'a jamais vu. Je ne veux pas que vous invoquiez quelque bête infernale d'une autre dimension, mais peut-être si vous pouviez lui donner un rêve ou quelque chose. Je ne connais pas grand-chose au sujet de la magie, j'espérais juste que vous puissiez le faire descendre un peu de son piédestal."
"Bien", dit Kraygan lentement, "Quel genre d'homme est-il ?"
"Est-ce que vous ne pouvez pas le dire vous-même?" demanda le capitaine.
"Une épreuve?" dit le gérant en souriant. "Très bien." Sa main gauche disparut dans une poche de sa robe et il braqua ses yeux sur Entreri avant de les fermer. Il resta immobile un petit moment, se balançant légèrement avant d’ouvrir les yeux à nouveau. Il bascula légèrement en arrière, comme si ses genoux étaient soudain devenus faibles. John le rattrapa avant qu'il ne se cogne à quelque chose.
"Um, uh, bien, je, ah, vous voyez, bien, super", put seulement révéler le sorcier. "Je ne pense pas il y ait quoi que se soit dans cette réalité qui l'effraierait."
John le regarda, déçu. Il espérait qu'Entreri fût juste imbu de lui-même. C’était peut être toujours le cas, mais l'assassin pouvait aussi avoir raison. "Est-ce qu'il n'y a vraiment rien?"
Kraygan allait secouer sa tête, mais c'était le capitaine des gardes de ville. Si il aidait cet homme, cela pourrait lui être bénéfique le jour où il aurait besoin de l'aide des gardes. "Avez-vous quelque chose qui lui appartienne sur vous?" demanda le gérant.
John ne croyait pas. Il fouilla dans ses poches et en sortit la pièce qu’Entreri lui avait lancée. Kraygan crut d’abord que le capitaine voulait le payer. Si c'était le cas, c'était bien trop peu. John vit l'expression du sorcier et secoua sa tête. "Non, c'est à lui. Il me l'a donnée juste avant d’entrer dans le magasin. Est-ce que ça conviendra?"
Kraygan prit la pièce et se concentra comme il l’avait fait auparavant. Il a fait un signe de tête quand il sentit à nouveau l’aura puissante de l'assassin. "Cela fera l’affaire. Je ne peux rien vous promettre, mais je verrai ce que je peux trouver. C’est un de vos amis proche?"
John réfléchit un peu trop longuement à la question avant de répondre. "Disons que c’est une connaissance."
Kraygan fit un signe de la tête, pas certain de comprendre mais se rendant compte de c’était tout qu'il obtiendrait. Il mit la pièce dans une bourse spéciale afin qu’elle conserve ses propriétés magiques. S'il devait appeler un cauchemar visant le propriétaire de la pièce, il ne voulait pas que sa propre aura s’imprègne sur elle. "Revenez demain et je devrais avoir quelque chose pour vous."
John le remercia et a fit le tour du magasin jusqu'à ce qu'il soit arrivé derrière Entreri. "Vous avez trouvé quelque chose qui vous plait?"
"Ce magasin va faire de votre travail un véritable enfer", dit brusquement Entreri, sans se retourner.
"De quelle manière?"
Entreri désigna le magasin entier avec son bras. "Ces gens traitent des articles magiques complexes comme si ils étaient des presse-papiers orné ou des morceaux de tissu décoratifs. Ils n'ont aucune idée de ce à quoi ils ont affaire. Bien sûr, les chances qu’ils trébuchent sur les incantations adéquates ou sur les procédures du rituel, sont minces, mais il y a ce danger."
"Pensez-vous que je devrais expulser ce Kraygan hors de la ville?" demanda John, mi-moqueur mi-sérieux.
Entreri secoua la tête. "Non. La meilleure façon d'apprendre à un enfant de ne pas jouer avec un couteau est de le laisser se tuer."
Entreri se retourna pour voir John afficher une expression bizarre. "Le Code de l'Assassin", clarifia Entreri, "Règle numéro six. Allons, je dois me préparer pour ce soir."
John suivit son compagnon hors du magasin. "C'est vrai. J'ai aussi quelque chose de prévu ce soir. Je suis encore invité pour dîner avec le maire. Il paraît qu'Ellen ne peut pas obtenir assez de ma compagnie. Quels plans avez-vous?"
Entreri cessa de marcher et se tourna pour regarder le capitaine en face. "Je suis encore invité pour dîner avec le maire. Il paraît qu'Ellen ne peut pas obtenir assez de ma compagnie non plus." Le visage d'Entreri était ordinaire et indéchiffrable. Celui de John était très lisible. "Ne vous inquiétez pas, Capitaine. Je n'ai aucun désir de courtiser la fille du maire. Elle est toute à vous."
John essaya de répondre quelque chose, mais sa voix fut bloquée dans sa gorge. Le temps que la couleur dans ses joues fût partie et que sa voix fût revenue, Entreri avait déjà marché jusqu’en bas de la rue et était hors de portée de voix. John soupira de frustration, il était impatient de retourner à ce magasin de magie le lendemain matin.


Dernière édition par Dr Brains le Sam 12 Avr 2008, 22:09, édité 1 fois au total.

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 Sujet du message: Re: Le cauchemar devient réalité
MessagePublié: Sam 12 Avr 2008, 21:56 
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Le cauchemar devient réalité
David Pontier

Titre original (The Reality of Fear), traduit de l’américain par Dr Brains




Chapitre 1
L’échange

2ème partie

"Les étoiles ne sont-elles pas magnifiques", dit la jeune femme.
Son compagnon ne dit rien. Elle continua à regarder fixement la voûte céleste, comme hypnotisée par les milliers de lumières scintillantes. Il faisait normalement froid à cette époque de l’année, mais ce soir-là il y soufflait seulement une brise fraîche et le ciel était remarquablement clair.
"J'ai dit : les étoiles ne sont-elles pas magnifiques?'"
Il ne répondait toujours pas. Il ne regardait pas en l’air mais avait les yeux fixés droit devant lui. Son attention était ailleurs depuis longtemps, et il ne voyait rien dans son champ de vision. Fermer ses yeux apporterait des images effroyables dans sa tête. Au moins, avec les yeux ouverts, il pouvait se permettre de ne rien voir.
"Drizzt Do'Urden", réprimanda la jeune femme, "Réponds-moi quand je te parle."
Drizzt sortit de sa transe et se tourna pour voir Catti-brie qui se renfrognait. "Je suis désolé", s’excusa-t-il, son sourire chaleureux faisant s’évaporer le ressentiment de la jeune femme. "Tu parles des étoiles. Oui elles sont belles. Chez moi, il n'y avait pas d'étoiles."
"Pensiez-vous à Menzoberranzan?" demanda Catti-brie, son inquiétude soudain comprise et pardonnée. "Je suis désolé de t’entendre encore l'appeler comme cela."
Drizzt sourit. D’où cette femme tirait-elle une telle sagesse? Il avait trois fois son âge, mais il ne se considérait pas comme à moitié aussi sage. "C'était chez moi", dit-il, plus dans une défense de sa déclaration précédente que par conviction.
"Ca l'était?" Catti-brie n'avait pas abandonné. "J'ai entendu dire que chez soi, c’est là où est le coeur. Est-ce que ton coeur a jamais été à Menzoberranzan? As-tu vraiment appartenu à ce peuple?"
Drizzt n'avait pas de réponse et comprenait la question comme étant juste rhétorique mais néanmoins troublante. Catti-brie continua. "Cette toundra balayée par le vent ne ressemble à un chez-soi pour personne, encore moins pour un elfe noir, mais j'espère qu’avec le temps, il te semblera naturel de l’appeler ainsi."
Drizzt sourit et regarda au loin, une larme roulant en bas sa joue. Il toussa pour amener discrètement sa main à son visage, et ses doigts adroits essuyèrent la goutte salée. Catti-brie ne fut pas dupe.
Oui, ce pays nordique n'était pas vraiment un endroit pour un elfe noir, mais Drizzt avait vécu dans cette région depuis de nombreuses années maintenant. D’abord au Valbise et maintenant à Mithril Hall. Ils étaient revenus au Valbise quand Errtu les avait menés vers le nord avec la vie de Wulfgar en jeu. Maintenant ils étaient de retour près de Mithril Hall, où Bruenor était de nouveau roi. Ils ne restaient pas dans la forteresse, préférant la vie en plein air aux cavernes mal aérées. Ils vivaient dans un petit campement juste au nord de Pierrestable. Ils étaient seulement à quelques heures de Bruenor et seulement une heure de Wulfgar et Delly, qui habitaient dans la ville barbare. Drizzt devait admettre que c'était plus proche d’un chez-soi que tout ce qu'il avait eu à Menzoberranzan.
Drizzt ne dit rien pendant quelques temps. A lieu de ça, il regarda fixement le firmament, voyant vraiment ce que ses yeux fixaient cette fois. "Oui, les étoiles sont belles."
Mais Catti-brie n'allait pas abandonner si facilement. "Donc pourquoi le soudain mal du pays ? Cela fait des années que nous n’avons pas vu d’autre elfe noir que Jarlaxle, et j'espère que vous ne pensiez pas à le pourchasser."
Drizzt secoua la tête. "Tout a été si tranquille dernièrement. Avec Wulfgar de retour et Bruenor à nouveau à Mithril Hall, tout paraît si paisible - trop paisible. Autrefois, il y a toujours eu quelque chose pour nous préoccuper. Que ce soit pour retrouver un ami ou pour préparer une guerre, il y avait toujours quelque chose à faire. Maintenant il semble que nous ayons tout fait. C'est comme si c’était fini. C'est le moment dans l'histoire où le barde dit, 'Et tout le monde vécut heureux, pour toujours.'"
"J’ai passé la moitié de ma vie avec toi ", dit Catti-brie. "Du premier jour où nous nous sommes rencontrés, quand j'étais juste une petite fille, à maintenant, j’ai apprécié chaque minute. Mais je sais que dans quinze ans je ne serai pas capable de faire du cheval sans que cela soit trop douloureux de marcher le lendemain matin. Mon arc paraîtra devenir de plus en plus tendu tandis que les années passeront. Je ne serai plus capable de courir avec Guen. Ce n'est pas un si mauvais moment de ma vie pour commencer à vivre heureux pour toujours."
Catti-brie fit une pause pendant quelques temps, voulant que Drizzt la regarde à nouveau avant de continuer. Ce qu’il fit après que la pause ait duré une demi-minute. "Mais pour toi j'imagine que c'est différent", dit-elle sciemment. "Par comparaison, tu es plus jeune que je ne l’étais quand nous nous sommes rencontrés la première fois. Tu n'es pas prêt de jeter tes bottes au feu et de commencer à raconter tes histoires aux enfants de Pierrestable. Tu n'es pas prêt de vivre heureux pour toujours."
Catti-brie en avait fini pour le moment et ne parlerait plus jusqu'à ce que Drizzt ait dit quelque chose. Le drow observa les étoiles pendant quelques instants avant de répondre. "C'était pareil autrefois. A une époque, nous vivions une vie qui paraissait parfaite et sereine. Nous étions tous heureux et en sécurité. Mais ma famille est venue pour me chercher. L’année suivante nous a apporté une agitation terrible et un conflit. Nous avons perdu des amis et fait des expériences que nous n'oublierons jamais.
"Maintenant que je nous vois dans une paix et un calme relatifs, je ne peux pas m’empêcher de penser que quelque chose est imminent. Quelque chose va se passer. Et je ne peux pas m’empêcher de penser que mon peuple aura quelque chose à voir avec ça."
"Mais ta famille est morte", répondit Catti-brie. "Matrone Baenre est morte. Leur vendetta contre toi ne leur a apporté que destruction et malchance. Ils ne continueront pas à venir pour vous."
Drizzt gloussa. Il ne se moquait pas, mais se réjouissait de son ignorance. Elle pouvait être sage au sujet de la plupart des choses, mais il y avait d'autres choses qu’il était bon qu'elle ne sache pas. "Tu n’a passé que quelques jours chez moi, euh, à Menzoberranzan, et tu as vu des choses que je ne me pardonnerai jamais de t’avoir donné l'occasion de voir. Mais tu ne comprends pas mon peuple. Je déteste Lloth, mais je crois vraiment qu'elle m'aime. Je suis prêt à parier qu'il n'y a aucun autre drow dans l'histoire de mon peuple qui ait inspiré plus de mort, de destruction et de chaos que moi. Je ne me vante pas quand je dis celà, je déclare simplement un fait. Tant que je serais vivant, Lloth excitera ses serviteurs avec ma vie, telle une carotte devant un âne. Et comme un âne stupide, les drow continueront à venir. Peut-être pas demain et peut-être pas le siècle prochain, mais tant que je rejetterai la manière de vivre des drows et que j’embrasserai les bonnes choses de vie", la main de Drizzt commença à jouer inconsciemment avec la licorne qu’il portait au cou, "mon peuple ne m'oubliera pas."
Catti-brie écouta en silence. Elle l'avait pisté dans l'Ombre-Terre il y a plusieurs années, quand il avait essayé de finir sa vie et d’arrêter la chasse sans fin qu’il venait de décrire. Sur le moment elle le trouva stupide et pessimiste, mais elle se rendit compte qu'elle ne pouvait pas comprendre ces choses assez bien pour avoir une opinion juste. Alors elle changea de sujet.
"Bien, si tu cherches un peu d’action, j'ai entendu des rapports selon lesquels quelques-uns des hommes de Berkthgar avaient trouvé des empreintes inhabituelles dans la neige, à quelques lieues d'ici. Ils voulaient savoir si nous pouvions nous en occuper."
Drizzt sourit. "Paisible et tranquille est un terme relatif quand vous habitez dans l’Epine Dorsale du Monde", consentit Drizzt.
"Nous pouvons partir tôt", dit-elle. "J'emmènerai Wulfgar. Tu ne devrais même pas avoir à combattre, si tu veux vraiment de la paix. Tu les traqueras et nous les tuerons. Ce sera amusant. Comme au bon vieux temps."
Drizzt fit un signe de la tête. "Si nous devons commencer tôt, nous ferions mieux de rentrer maintenant." Catti-brie fit un signe de la tête. Il n'était pas tard, car si loin au nord l'obscurité venait tôt, mais tout deux étaient fatigués.
La chambre de Drizzt n'était pas grande. Il ne l'utilisait que pour dormir et entreposer quelques vêtements de rechange. Comme tout ranger, il préférait vivre dehors. Être enfermé lui rappelait trop chez lui. Non, lui rappelait Menzoberranzan. Catti-brie avait raison, il devait modifier sa façon de penser. Il sourit tandis qu’il pensait aux différences entre ses deux pays. Comme à tout noble d'une maison de rang élevé, il lui avait été offert beaucoup de luxes. Bien qu'il fût un mâle, il y avait très peu de choses qu’il n'aurait pas pu avoir ou faire. S'il y avait des drow en ce moment, complotant quelque plan béni par Lloth pour le traquer, ils l'auraient probablement imaginé vivre dans le luxe, dans une forteresse bien gardée au centre d'une ville énorme. Ils ne s’attendraient probablement pas à le trouver dans la nature stérile, habitant dans une pièce qui était à peine assez grande pour contenir un lit et une table.
Sa nuit fut agitée. Même quand il pensait gravement à la possibilité que son peuple continue à venir pour lui, l'idée que cela pouvait vraiment se passer était vague. Il y avait toujours cette possibilité et cela pourrait finalement arriver, mais Drizzt ne vivait pas dans la peur constante. Pendant qu'il dormait, cependant, aucune élément ou idée même fantaisiste n’était ignorées dans ses rêves. Chaque rêve était détaillé, et ne se terminait jamais bien.
Quand vint le matin, Drizzt se sentit plus que prêt. Il devrait se rappeler de réduire les conversations sérieuses avant d’aller au lit. Elles avaient ruiné son sommeil. Aujourd'hui serait différent. Il serait dehors, dans son élément, avec ses amis, et ils débarrasseraient la terre des créatures maléfiques, potentiellement dangereuses. Il se promit qu’aujourd’hui il ne penserait pas à son peuple ou à ce qu'ils pouvaient faire. Il allait mettre cela aussi loin que possible de son esprit.
Drizzt sortit du lit et s’habilla. C'était quelque chose qu'il faisait chaque matin, et vivant dans un endroit froid et dangereux comme la vallée, il avait beaucoup à mettre. La dernière chose qu'il prenait toujours était Guenhwyvar. Il n'aimait pas inclure la panthère dans sa routine normale parce qu'il ne voulait surtout pas penser à la figurine magique comme à une partie de son équipement, comme ses épées ou ses bracelets.
Tandis qu’il ramassait la bourse qui contenait normalement la figurine et tendait le bras vers la table de nuit où celle-ci se trouvait, il sentit un frémissement étrange traverser sa colonne vertébrale. Il mit momentanément la bourse sur le lit et s’assit, essayant de soulager une courbature qu’il avait pu développer durant son sommeil agité.
Cela ne disparut pas. En fait, le frémissement était devenu une sensation de picotement plus intense. Cela parcourut sa colonne vertébrale en se dispersant lentement partout dans son corps. Il sentit comme une petite attraction, comme si quelque chose d'intangible le tirait. Ce vers quoi cela le tirait n'était pas aisément discernable, mais Drizzt commençait à être préoccupé.
Le picotement commença à engourdir ses membres, et Drizzt essaya de se mettre debout, mais ses jambes flageolèrent et il se trouva soudain agenouillé par terre. Il ne pouvait plus bouger. Son corps parut battre avec énergie et pourvu d’une force démesurée, mais il était enfermé à l’intérieur, comme paraplégique. D’intenses tourbillons d'énergie magique bleus commencèrent à graviter autour de lui de plus en plus rapidement, formant une sphère translucide et chatoyante. L’attraction était maintenant très insistante.
Il commençait aussi à comprendre. La sensation de picotement qui avait parcouru son corps était encore là, essayant l’attirer à un autre lieu, mais il avait aussi senti quelque chose d'autre tirer sur son esprit et son âme. Drizzt avait déjà été transporté magiquement auparavant et appréhenda bien les deux sensations. La première était une traction directionnelle simple, essayant de le transporter vers un autre emplacement physique, et la seconde était transdimensional. Il pouvait sentir son esprit et son âme appelés vers un plan d'existence différent.
Alors qu’il luttait avec cette nouvelle révélation, il crut avoir entendu Catti-brie à sa porte qui l’appelait, mais il ne put pas bouger ses lèvres pour répondre. Ses appels deveninrent des coups puis se changèrent en martellements. Drizzt voulait désespérément répondre. Il voulait qu’elle brise la porte et le secourre de cette force ou de ce pouvoir magique qui l'appelait au loin, mais il était à terre, impuissant.
Soudain, un flash d'énergie traversa la sphère qui se contracta en une bulle minuscule qui disparut en éclatant. La pièce était vide.
"Allez!" appela Catti-Brie, en cognant sur la porte inflexible. "Drow paresseux et stupide, ouvre!"
"Je ne crois pas qu'il soit là", répondit Wulfgar, qui se tenait respectueusement derrière elle. "Nous l’aurions sûrement réveillé."
Elle se tourna vers lui. "Où irait-il?" Wulfgar n'avait pas de réponse. Catti-brie frappa encore une fois, mais il n'y avait toujours aucune réponse. Elle fit un signe à Wulfgar pour qu’il ouvre. La porte était fermée à clé, mais c'était une porte bon marché. Le barbare puissant attrapa la poignée et força. Le craquement à l'intérieur de la serrure était aussi bruyant que les coups de Catti-brie l’avaient été. "Il va nous tuer", dit Catti-brie, "Mais c'est la faute de sa propre stupidité."
La porte s’ouvrit et ils regardèrent dans la pièce vide, abasourdis. La seule possibilité pour fermer la porte à clé était depuis l'intérieur, et la seule fenêtre n'avait pas pu être ouverte. Catti-brie marcha jusqu’au lit dans lequel on avait visiblement dormi et ramassa la bourse de Guenhwyvar sur les draps. Elle vit la figurine qui était encore sur la table de nuit. "Où irait-il?"


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 Sujet du message: Re: Le cauchemar devient réalité
MessagePublié: Sam 12 Avr 2008, 21:59 
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Le cauchemar devient réalité
David Pontier

Titre original (The Reality of Fear), traduit de l’américain par Dr Brains




Chapitre 1
L’échange

3ème partie


Kraygan enleva sa robe et pendit son chapeau à un crochet dans l’arrière-salle du magasin. Il venait juste de fermer et était épuisé. Si les affaires continuaient comme cela, il allait devoir embaucher quelques assistants. Bien sûr, ils devraient en savoir un peu sur la magie, et cela peut être dur à trouver.
Il aurait pu faire beaucoup plus de ventes aujourd'hui, mais il avait refusé la vente sur beaucoup d'articles. Les gens avaient fait des sélections basées seulement sur l’apparence et ne s’occupaient pas de la valeur intrinsèque des articles. Quand ils ne savaient pas à quoi cela servait, il avait souvent refusé de le vendre, en offrant à la place un livre qui expliquait certains types de charmes auxquels ils pouvaient s'intéresser.
Kraygan avait trouvé un sort très utile qui était capable de copier le texte d'une page sur une autre page vierge. Avec quelques modifications, il était capable d'imprimer plusieurs douzaines de livres, lui garantissant qu'il n’en manquerait pas. Les livres détaillaient des charmes simples pour la chance, l’amour, et pour d'autres désirs semblables. Une fois que les gens de Garrilport sauraient ce qu'ils achetaient et comment utiliser ce que cela apportait, il serait plus disposé à le leur vendre.
Kraygan sourit. Comme il l’avait dit à John, il peut être faible, mais il n'était pas un idiot. Il avait trouvé sa collection il y a un an alors qu'il était perdu dans une caverne dans les Grandes Montagnes, mais il avait travaillé difficilement pour comprendre sa magie et pouvait dire qu'il avait une aptitude naturelle pour elle.
Il faisait déjà sombre à l'extérieur. Les premiers jours de printemps duraient plus longtemps, mais il était resté quelques heures supplémentaires ouvertes aujourd'hui pour accompagner la cohue. Il ne conserverait pas ces horaires tout le temps, mais pour les premières semaines il avait senti qu'il devait satisfaire la curiosité du public. Maintenant il voulait un repas et un lit, mais il se souvint sa promesse au capitaine de voir ce qu'il pourrait trouver.
Il passa une demi-heure à regarder dans ses livres jusqu'à ce qu'il ait trouvé ce qu'il voulait. C'était un sort simple et il avait tout ce dont il avait besoin dans le magasin. Après avoir rassemblé les articles, il prépara un cercle par terre et quelques bougies illuminées dans la pièce pour éclairer. Dans le milieu du cercle, il plaça un petit miroir. Il se décala d’un pied, et si le charme fonctionnait correctement, l'image de la pire peur d'Entreri apparaîtrait par réflexion.
Kraygan n'avait jamais exécuté ce charme auparavant, et sa complexité combinée avec son état de fatigue l’empêchait de se concentrer. Il plaça la pièce dans une récipient en verre rempli à moitié d'eau et commença à ajouter les ingrédients tout en psalmodiant. Il avait besoin de quatre feuilles de cyprès, de deux pincées de schiste pulvérisé, de trois yeux de grenouille, de deux…
Oops! Par inadvertance, il avait fait tomber un quatrième oeil de grenouille dans le mélange. Il voulut aller le repêcher, mais le liquide devenait assez chaud et il y renonça. Les directives pour le sort disaient qu'il ne devait pas hésiter en ajoutant les ingrédients. Il ajouta rapidement deux onces de graisse animale et cinq onces d'huile. C’était peut- être trois onces et six onces, mais cela ne faisait rien.
Il n'était pas non plus très confiant au sujet de l'incantation qu'il marmonnait. C'était dans une langue qu'il ne connaissait pas, et il n'était pas très sûr que sa prononciation soit correcte. Comme il avait continué en ajoutant les deux derniers articles au mélange, il espérait que toutes ces approximations n'étaient pas importantes.
Kraygan se méprenait gravement sur deux choses. La première était que toutes les approximations importaient. Elles importaient beaucoup. Et la deuxième chose était qu'il était effectivement idiot.
Le sorcier dit les dernières syllabes de son incantation et se tourna pour regarder le miroir dans le cercle. Des tourbillons d'énergie bleus jaillissaient du verre, et Kraygan sourit, heureux que cela marche. Il immergea une plume dans sa confection à présent bouillante et répandit la potion sur le miroir. L'énergie magique tourbillonnante remplissait maintenant le cercle entier, et Kraygan se demanda s'il l'avait fait assez grand. Le sort paraissait beaucoup plus puissant qu’il n’aurait du l’être. Il se rappela qu’il avait peut-être eu la main un peu lourde sur quelques ingrédients. Le sortilège était sûr de marcher maintenant.
Comme il prenait un peu de poudre d'or dans une bourse, le dernier et plus important composant du sort, il se demanda s'il ne devrait pas ajuster cette quantité aussi. Le livre demandait juste une pincée, mais voyant à quel point le sortilège était puissant déjà et imaginant à quel point puissante cette image serait si elle devait effrayer Entreri, il attrapa un peu de poudre d'or supplémentaire et la lança dans le cercle. Il pourrait toujours récupérer plus tard la poudre superflue.
Le choc d'énergie fut terrible, et Kraygan recula rapidement. La sphère d'énergie parut dépasser le périmètre du cercle magique, allouant plus de place à la présence qu’il avait appelé. Un son de verre fissuré remplit la pièce, et Kraygan recula encore. Si le miroir était cassé, comment était-il supposé voir l'image?
Le sort se termina soudainement, et la sphère bleue disparut en un clin d’oeil. La raison du miroir fêlé était évidente. Au lieu d'appeler juste une image, Kraygan avait appelé une créature réelle - un être humain, enfin ça avait l’air d'un être humain. Il était assis sur son miroir.
La créature était recroquevillée en position accroupie et retrouvait lentement ses esprits. Elle avait de longs cheveux blancs et la peau sombre. Elle était habillée pour un temps froid. Alors que la créature regardait lentement autour d’elle, Kraygan la reconnut comme étant un elfe. Kraygan ne savait pas ce qu'un était drow. Même s'il avait su, il serait à présent trop fier de lui pour être effrayé.
Drizzt se réveilla lentement, très confus. Ses jambes était raides et il les étendit lentement. Que s'était passé? Où était-il? Où était-il juste avant? Les dernières minutes lui parurent très floues, comme s'il se réveillait d'un rêve très réaliste. Se réveiller? C'était ça. Il avait dormi. Il se souvenait maintenant. Il était dans son lit, et maintenant il était ici. Il y avait quelque chose d'autre. Dianka! Où était Dianka?
Drizzt redressa la tête et recula. La lumière! La pièce était inondée de lumière, et dela le fit sursauter. Il modifia rapidement sa perception hors de l'infrarouge, mais la lumière était encore plus éblouissante que ce à quoi il était habitué. Il était dans une pièce. Il pouvait dire cela. Et aussi qu’il était assis sur un tas de verre. Il y avait aussi un son. Ses oreilles se remettaient juste du bruit magique sourd de ce qui l'avait apporté ici, mais il était presque sûr qu’il entendait quelque chose.
C'était une voix. C'était la voix d'un mâle. Drizzt se concentra et a vu un homme en face de lui qui lui disait quelque chose qu'il ne comprenait pas. Un homme? Un être humain? Où était-il?
"Qui êtes-vous?" redemanda Kraygan. Le drow ne répondit pas, mais afficha une expression très troublée comme il se levait en étendant ses membres. Le drow paraissait ignorer le sorcier comme il jetait un coup d'oeil à la pièce, en cillant à chaque fois qu’il voyait une bougie.
Une idée traversa l'esprit de Kraygan et il tira un petit orbe bleu d'une étagère proche. Il dit un mot d'activation et posa de nouveau sa question. "Qui êtes-vous?"
Drizzt comprenait clairement les mots cette fois-ci, maintenant qu’ils étaient dits dans sa langue. Peut-être que cet être humain était quelque chose dont il devrait s'inquiéter. Il était évidemment puissant pour qu'il puisse le convoquer alors qu’il était dans sa chambre très protégée - mais il n'était pas dans sa chambre, si? Il continua à regarder autour de lui. Où était Dianka?
"Qui êtes-vous!" cria Kraygan. Une charge électrique mineure sauta de ses doigts pendant qu’il demandait, touchant le drow.
Drizzt sauta loin du sorcier, ses mains empoignant immédiatement ses armes. Il reconnut que cet être humain essayait juste d'obtenir son attention, et que cela n'avait pas été une attaque, mais la charge électrique n'aurait jamais dû le toucher. Il regarda son habit et fut encore plus confondu. Ce n'étaient pas ses vêtements. Une chose à la fois. Il leva les yeux vers l'être humain. "Qui êtes-vous?"
Kraygan se courba profondément. "Je suis Kraygan. Je vous ai amené ici-"
"Renvoie-moi, dit brusquement Drizzt.
"Chaque chose en son temps", dit Kraygan, avec un petit frisson dans la voix. Il s’y connaissait un peu en invocations et il pensait qu'il devrait avoir un certain contrôle sur cette créature. Cependant, cet elfe paraissait totalement maître de lui-même. "Pouvez-vous me dire votre nom, s'il vous plaît?"
Drizzt soupira. "Je suis Drizzt Do'Urden de Daermon N'a'shezbaernon, Maison Do'Urden, sixième Maison de Menzoberranzan." C'était un titre qu’il avait répété plus qu'une fois. "Maintenant renvoyez-moi."
"Connaissez-vous Artemis Entreri?" demanda Kraygan.
"Non." Drizzt commençait à se fatiguer de ces jeux. "Renvoyez-moi. Je ne le demanderai plus."
"Êtes-vous sûr de ne pas le connaître?" demanda Kraygan, plus à lui-même qu'à Drizzt. "Vous devez le connaître", dit-il comme il se tournait pour regarder son livre. "Il vous connaît sinon je n'aurais pas été capable de vous trouver." Ses doigts suivirent la description du sortilège qu'il venait juste de lancer. "Je ne vois pas comment c'est poss - " il fut interrompu violemment quand un cimeterre surgit, fendant l’air jusqu’à son livre. La lame coupa le livre en deux, emportant trois des doigts de Kraygan dans le processus.
Le sorcier hurla de douleur et de terreur en reculant rapidement contre le mur. Drizzt marchait lentement vers lui, une arme sortie, ruisselante du sang de Kraygan. "Est-ce que vous pouvez me renvoyer?"
"Je. . . euh. . . Je ne. . . vous n'êtes pas supposé . . . juste une image. . . Je. . . Je. . . ne sait pas."
"Vous ne savez pas si vous pouvez me renvoyer?" dit tranquillement Drizzt, d’une voix aussi tranchante que la lame qu’il tenait.
Kraygan secoua la tête. "Je veux dire que je peux."
"Comment suis-je arrivé ici?"
Kraygan fit une pause, souhaitant désespérément qu'il avait la réponse pour ce drow en colère. Sa seule pause dit à Drizzt que le sorcier n'avait aucun indice du pourquoi il était là. "Vous ne savez pas pourquoi je suis ici, et vous ne savez pas comment me renvoyer?" lui demanda d'éclaircir Drizzt.
"Je peux essayer", dit Kraygan, essayant de montrer ses livres de l'autre côté de la pièce. Il essaya de pointer du doigt, mais ce doigt manquait. Du sang coulait de la blessure, mais il était trop effrayé pour sentir la douleur.
Drizzt rit. Il n'allait pas laisser ce sorcier inepte essayer de l'envoyer n'importe où. Il n'était pas stupide. "Qui est cet Artemis Entreri?"
"Il. . . JE. . . euh. . . Je vous ai appelés pour lui", dit Kraygan, pas très sûr de la façon de présenter l'information. "Vous êtes supposé être son pire cauchemar."
Drizzt rit profondément. "Bien, maintenant, vous apportez finalement un peu de sens. Où puis-je trouver cet. . . homme?"
"Il habite dans la ville. Je ne sais pas où."
Drizzt fit un signe de tête et commença à se détourner.
"Je suis vraiment désolé pour tout cela", essaya de s'excuser Kraygan. "C'était seulement une grossière erreur."
"Oui", consentit Drizzt alors qu’il se retournait vivement, son cimeterre gauche taillant proprement à travers le cou de Kraygan, raclant contre sa colonne vertébrale, mais ne coupant pas complètement la tête. "C’était une grossière erreur." Son arme de droite apparut soudain, poignardant l'homme mourant dans la poitrine. Drizzt la redressa, laissant cruellement descendre le corps mince jusqu'à ce que la poitrine ait touché la garde. La vie quitta rapidement les yeux de Kraygan, et la dernière image qu'il vit fut le visage grimaçant de Drizzt, à un pouce de son propre visage. "Je veux juste m'assurer que vous ne ferez plus jamais cette erreur."
Drizzt repoussa le sorcier avant que du sang ne coule sur lui, et essuya ses lames sur ses vêtement. Comme il l’avait remarqué auparavant, ce n'étaient pas ses armes. C’étaient deux cimeterres délicatement travaillés, mais ils n'étaient pas jumeaux. L’un d'eux l’éblouissait furieusement, sa lumière bleuâtre éclipsant presque la demi-douzaine de bougies présentes dans la pièce. Il rengaina ses armes et regarda le reste de ses vêtements.
Kraygan avait paru étonnamment lourd quand Drizzt l'avait soulevé, et en regardant ses poignets, il vit que ses bracelets manquaient. Ils ne manquaient pas, se rendit-il bientôt compte, mais étaient sur ses chevilles. Touts ses autres vêtements étaient différents. Il avait très chaud à l'intérieur du manteau lourd et de la tunique qu'il portait. Et il y avait quelque chose qui le grattait sur sa poitrine. Il chercha dans son col et en sortit une figurine de licorne.
" Par les Neuf Enfers, qu’est ce que c’est que ça?" Il ne sentit aucune énergie magique émaner d’elle et l’arracha de son cou. Il la regarda pendant quelques secondes puis la jeta dans un coin, en fracassant quelque récipient du verre dont il se souciait guère. Il allait laisser cette petite pièce en arrière, quand une orbe attira son attention. C'était l'orbe que Kraygan avait utilisée pour leur permettre de communiquer ensemble. Drizzt la ramassa, étudia son enchantement pour discerner les mots d'activation et empocha l'objet utile.
Il traversa rapidement la partie principale du magasin, voyant immédiatement que cet homme stupide n'avait pas pris le temps de sécuriser son magasin avec tout type de protection magique. Il traversa la porte de devant du magasin et cracha un douzaine de malédictions. La surface! Il était à la surface.
C'était là nuit maintenant, mais il y avait une faible brillance à l'ouest. Drizzt ne savait pas si cela voulait dire que le soleil venait juste de disparaître, ou s'il allait juste se lever. De toute manière, il devait trouver un refuge. Il se sentait presque nu sans son équipement habituel. Il ne voulait pas sous-estimer ces êtres humains. Si Kraygan était un exemple de leur pouvoir, il n'avait rien à redouter, mais il savait déjà que l'homme travaillait pour quelqu'un d'autre, donc il considéra logique de supposer qu’il était au-dessous de la moyenne.
Drizzt devait trouver un refuge, et il devait trouver cet associé, Artemis. Artemis ferait mieux d’avoir le pouvoir de le renvoyer, ou Drizzt allait être dans une humeur très noire. Il glissa ses cheveux dans le capuchon de son manteau, soudain content des vêtements supplémentaires. Il y avait une légère fraîcheur dans l'air. Regardant brièvement aux alentours, Drizzt Do'Urden entra au coeur de la ville, aussi silencieux que la mort.


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 Sujet du message: Re: Le cauchemar devient réalité
MessagePublié: Sam 12 Avr 2008, 22:00 
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Le cauchemar devient réalité
David Pontier

Titre original (The Reality of Fear), traduit de l’américain par Dr Brains




Chapitre 1
L’échange

4ème partie


Drizzt s’éveilla brutalement. Sa respiration fut rapide pendant un moment, mais ensuite il se calma quand il se rendit compte de l’endroit où il était. Il était encore au lit. Tout n’avait été qu’un rêve. Cela avait pourtant été un rêve très réaliste. Il pouvait encore percevoir le bruit sourd d'énergie des tourbillons magique bleus qui avaient tourné autour de lui. Mais cela n’avait été qu’un rêve. Il ne sentait pas de raideur dans ses membres due à la paralysie qu'il avait éprouvé. La légère désorientation qu'il ressentait pouvait être facilement attribuée au rêve. Il était en sécurité dans sa ch-
Il y avait quelque chose sur sa jambe. Cela bougeait. Drizzt resta parfaitement immobile. Sa porte était fermée à clé, mais il savait que son logis n'était pas impénétrable. Avec tous les géants, les ogres et les yetis de la vallée, sans oublier les plus petites créatures. Et quelques-unes étaient aussi mortelles.
La créature remonta lentement sur sa cuisse. Ce n'était pas velu ou écailleux. En fait, c’était doux. Comme ça montait plus loin sur sa jambe, Drizzt ne pensait pas que ce toucher le menaçait du tout. Ca ressemblait plus à une caresse amicale. Drizzt tressaillit soudain, très amical.
"Encore une fois avant de t’en aller?"
Drizzt était bien réveillé, maintenant. La voix venait de derrière lui comme il était couché sur le côté. Elle était douce, voluptueuse, féminine, et le plus dérangeant, drow. Drizzt bondit vivement hors de son lit, tirant le drap à lui pour cacher son corps nu. Depuis quand avait-il des draps en satin?
Il y avait en effet une femelle drow dans le lit à côté de lui, et elle paraissait assez effrayée par le recul de Drizzt. Elle se redressa nonchalament dans le lit, ne montrant pas la même pudeur que Drizzt. "Est-ce que quelque chose ne va pas?"
Est-ce que quelque chose va? se demanda Drizzt. Ce n'était pas son lit; ce n'était pas sa chambre. Où était-il? Que faisait-il? Que faisait-il avec elle? Cette dernière question était un peu évidente, mais Drizzt n'avait aucun souvenir de cela. Et voyant la belle drow qui était allongée devant lui, il savait que si quelque chose s'était passé, il s’en serait souvenu. Il était sûr de ça.
La femelle drow vint de son côté du lit et amena ses jambes sur le bord. Ses yeux le dévisageaient comme des glaçons. Elle se leva, révélant le peu de son corps que les draps couvraient jusque là. Le corps entier de Drizzt frémit.
"Tu ne veux pas utiliser le lit", dit-elle, la voix ruisselante de séduction sexuelle. "Je peux m’adapter." Elle se rapprocha rapidement de lui, pressant son corps contre le sien et couvrant son cou et ses épaules de baisers.
Drizzt combattit désespérément contre ses propres désirs. Une partie de lui voulait qu'elle continue, mais l'autre moitié avait envie de la repousser. A la place, ses mains restèrent serrées sur le drap qui couvrait son corps, ce qui était à peine nécessaire avec ses courbes pressées si hermétiquement contre lui que Wulfgar n'aurait pas pu retirer le drap s'il avait essayé.
Ses baisers descendirent lentement sur sa poitrine nue, faisant remonter des frissons dans sa colonne vertébrale. Quand elle arriva au bord du drap, à mi-chemin de son torse, elle recula et attrapa l'ourlet. "Drizzt, je ne peux pas le faire avec cela sur le chemin", dit elle.
C'en était assez. Lorsque la femme tira sur le drap, Drizzt la repoussa. Elle parut étonnamment légère, et Drizzt fut capable de la repousser sur le lit, plusieurs pieds plus loin. "Oooohhhh", dit-elle. "Tu veux jouer au vilain. Je peux…"
"Non!" cria Drizzt, ne se donnant même pas la peine de ramasser le drap. "Sortez!"
Elle se moqua juste de lui. "A quoi joues-tu?"
Drizzt fit un pas vers elle, toute la frustration due à cette nouvelle situation le faisant bouillir de rage. Le regard de la femelle changea, et son maintien changea aussi. Elle ressembla soudain à un petit chiot effrayé. "Maître, qu'est ce qui ne va pas? Est-ce que c’est moi? Est-ce que ce n’était pas bien? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal?"
"Sortez, répéta Drizzt, parlant avec une fureur qui l'effraya lui-même.
"Mais c'est ma chambre", répondit-elle, mais elle était déjà en mouvement. Elle ramassa une robe abandonnée de l'autre côté du lit et s’en enveloppa. Elle regarda en arrière. "Peut-être ce soir, je peux amener une amie. Thelani ou Quis'kiny, ou je peux amener les deux. Nous pouvons utiliser votre chambre. Nous pouvons faire des choses vous n’avez jamais -"
"Dehors!" cria Drizzt pour la dernière fois.
La femme bougea comme une flèche vers la porte dans l’angle de la pièce. Elle l'ouvrit et se prépara à partir, mais elle se tourna une dernière fois. "S'il vous plaît, ne parlez pas Matrone Malice de ceci."
Le choc de cette dernière phrase sur le visage de Drizzt dut être clairement visible car la femelle disparut longtemps avant qu'il puisse même esquisser une réponse.
Tandis la porte se refermait, il s'assit sur le lit, abattu. Matrone Malice! Où était-il? Qui était-il? La femelle l'avait appelé Drizzt, mais ce n'était pas lui. Ce n'était pas sa vie. Il se regarda. Ce n'était pas son corps. Drizzt était athlétique, mais ce corps ressemblait plus à celui de Wulfgar. La puissance de ses muscles était incroyable. Il avait lancé cette femelle sur le lit comme si elle n'avait rien pesé.
Drizzt était perdu dans ses pensées, mais comme il était assis, quelque chose attira son attention. Il y avait une cicatrice sur son genou. Il connaissait cette cicatrice. Il avait obtenu cette cicatrice quand il était un enfant qui apprenait à léviter. Vierna l'avait fait léviter alors qu’il était trop jeune pour le faire réellement. Il était tombé de nombreuses fois, la dernière chute avant qu'il ait réussi avait ouvert une blessure sur son genou, mais Vierna avait refusé de le guérir avec ses pouvoirs cléricaux, laissant la douleur lui rappeler son échec.
Drizzt regarda sa poitrine. Il devrait s’y trouver sa cicatrice la plus récente. Quand Entreri l'avait tué dans la tour du cristal de Jarlaxle, Rai-type l'avait soigné, en partie. Drizzt savait que les prêtres drows étaient très puissants, et Rai-gui avait été capable de guérir complètement Régis quelques jours plus tôt. Il se doutait que le prêtre drow avait laissé la cicatrice exprès. Quoi qu’il en soit, il n'avait plus la cicatrice. Sa poitrine était indemne.
Il n'y avait pas de miroirs dans la pièce, mais Drizzt remarqua une petite cuvette d'eau dans le coin où cette femelle gardait le reste de ses produits de beauté. Il alluma une bougie et marcha vers la cuvette. Il reconnut le reflet. C’était lui. Son visage était un peu plus ferme, et il semblait y avoir des trous de boucles d'oreille, mais c’était lui.
Drizzt vit les boucles d'oreille sur la petite table à côté de la cuvette. Il y avait deux clous en diamant et quatre arceaux d'or. Il haussa les épaules et commença à les mettre. Il put sentir en eux l'énergie magique et sourit. Mais pourquoi les avait-il enlevés? Il regarda son reflet attentivement et vit de minuscules marques sur ses oreilles. Il frémit quand il se rendit compte que sa compagne de chambre les avait probablement trouvées sur le chemin.
Drizzt fouilla les affaires personnelles de la femelle. Son nom était Dianka, et elle était un membre de Maison Do'Urden - comme si le nom de Malice de la Mère de famille n'était pas assez pour confirmer où il se trouvait. Mais comment? Son ancienne Maison avait été détruite et Matrone Malice était morte. Elle avait emmené sa Maison à la ruine pour essayer de le capturer. Mais il s'était échappé et avait fui à la surface.
Mais il n'était plus à la surface. Il pouvait sentir le poids du monde au dessus de lui aussi clairement que s'il avait toujours été là, comme s'il n'était jamais parti. Cette pensée l'effraya. Il n'avait pas la cicatrice sur sa poitrine. Cela voulait dire qu'il n'avait pas combattu Entreri dans la tour de cristal. Est-ce que tout cela n’avait été qu’un rêve? Est-ce qu'il avait rêvé toutes ces choses? S'il n'était pas parti, Malice aurait probablement été encore vivante. C’était il y a seulement trente années. C'était comme s’il n'était jamais parti.
Drizzt avait besoin de réponses. Mais en premier lieu, il avait besoin de vêtements. Son caleçon se trouvait à côté du lit. Du moins il supposa que c’était le sien. Cela lui demanda un peu de tâtonnements supplémentaires pour trouver son pantalon, et encore plus pour trouver sa tunique. Pourquoi ses vêtements étaient-ils étendus dans toute la pièce? Drizzt rougit profondément quand il se rendit compte de la réponse à sa question. Il se sentit un peu raide comme il se déplaça. Il n’était pas habitué à la charge supplémentaire que ce corps avait, et il appréhendait à quel point cela réduisait sa flexibilité.
Il tomba sur son piwafwi et une vague de souvenirs lui revint. La dernière fois qu'il avait vu celui-ci, c’était quand il l'avait abandonné dans les montagnes près de Maldobar. Il était alors très usé et en lambeaux, détruit par la lumière du soleil. Maintenant il semblait aussi neuf que quand on le lui avait donné. Il y avait quelques pierres précieuses supplémentaires cousues dans le tissu, mais c'était le même piwafwi. Quand il le mit, il put sentir s’évaporer la raideur qu’il avait ressentie auparavant. En dépit de sa carrure, il se sentit plus alerte que jamais.
Ses armes et son équipement étaient les seules choses qui avait été proprement rangées en tas. Drizzt avait toujours pris grand soin de ses armes et fut heureux de voir que dans cette réalité, il le faisait aussi. Quand il les attacha sur lui, il comprit pourquoi. Les cimeterres étaient ses vieux cimeterres. Ils avaient quelques pierres précieuses supplémentaires dans le pommeau, et Drizzt crut voir quelques inscriptions supplémentaires sur les lames, mais c’étaient les siens.
Drizzt fut surpris pour trouver ses bracelets dans le tas. Ceux-ci avaient été à Dantrag et devaient encore être à lui. Il commença à les mettre sur ses poignets et fit une pause. Il ne les portait pas sur ses poignets, il les portait sur ses chevilles. Quelque chose à l'intérieur de lui, quelque mémoire musculaire, avait commencé à les mettre instinctivement sur ses poignets. Drizzt décida de ne pas combattre l'instinct, réalisant que ce corps avait probablement effectué l’action de mettre tout cet équipement des milliers de fois et savait ce qu'il faisait.
Il portait ses bracelets sur ses chevilles parce qu'il trouvait que ses pieds ne pouvaient pas suivre ses mains en combattant. Quand il mit ses bottes, Drizzt comprit pourquoi ce n'était plus un problème. Il se sentit comme s’il ne pesait pas plus qu'un enfant.
Le dernier article du tas le surprit. C'était Khazid'hea, ou Coupeur comme l'arme consciente s' appelait. Catti-brie la possédait dans son autre vie. Dantrag était supposé la posséder dans celle-ci. L'idée qu'il ait déjà tué Dantrag dans cette vie n'était pas quelque chose que Drizzt trouvait difficile à imaginer. Mais pourquoi est-ce qu'il porterait cette épée? Il ne pouvait pas manier trois armes, et elle se marriait médiocrement avec l'un ou l'autre de ses cimeterres. Encore une fois, les mouvements instinctifs de Drizzt trouvèrent une attache sur sa ceinture qui maintint l'arme derrière son cimeterre droit et en retrait.
Ayant fini de s’habiller, Drizzt fit son inventaire. C'était impressionnant. Il se sentait aussi fort que Wulfgar, plus vif qu'Entreri, plus rapide que Guenhwyvar, plus résistant que Bruenor, et sa précision... Il sortit ses armes et les fit tournoyer dans une série de manoeuvres. Il frémit. "Je suis une machine à tuer."
Drizzt laissa la chambre en faisant un effort pour ne pas courir. Son corps paraissait si léger et vibrant d’énergie, irradiant plus de magie qu'il aurait cru possible, qu'il sentait qu'il pourrait voler s'il le voulait. Sur une intuition, Drizzt vérifia sa capacité de lévitation. C'était quelque chose qu'il n'avait pas essayé depuis une douzaine d'années, mais il cela lui revint comme si ça n’était jamais parti.
Les couloirs du complexe Do'Urden étaient vides. Il ne reconnut pas cette zone de la maison, ce qui était bizarre. Il avait habité à Menzoberranzan pendant presque la moitié de sa vie,et il devrait se souvenir de sa propre maison. Alors il comprit. Il n'était pas dans la section principale de la maison. Dianka n'était pas noble. Ils avaient probablement utilisé sa chambre pour ne pas attirer l’attention sur ses liaisons secrètes. Il n'avait jamais été dans la section commune de la maison.
Les couloirs étaient tous vides aussi tôt le matin, et Drizzt les traversa tranquillement, ne voulant pas réveiller quelqu'un. Il se déplaçait comme un voleur, incapable de se résoudre à appréhender qu'il habitait là, ou du moins que cette version de lui habitait là. Si n'importe qui le voyait, il ne donnerait pas l'alarme. En fait, comme il était noble, ils s’inclinerait probablement avec respect à son passage.
Drizzt frissonna encore quand il sortit du dortoir commun et qu’il marcha sur le sol du complexe Do'Urden. Il pouvait voir le grand plafond de Menzoberranzan qui s'étend au-dessus lui. Il était vraiment chez lui.
Tandis qu’il marchait vers la principale stalagmite du complexe, Drizzt essaya de se souvenir où était sa chambre. Tout qu'il pouvait se souvenir était qu'il n'avait pas passé beaucoup de temps dedans. Elle lui avait été donnée après qu'il fût revenu de l'Académie, et il y était seulement resté pendant quelques semaines après cela. La plupart de son temps avait été passé dans la chapelle comme prince page ou dans le gymnase à s’entraîner avec. . .
Zaknafein! Drizzt courait maintenant. S'il n'était pas parti, alors Malice n'aurait eu aucune raison de sacrifier son père. Zaknafein serait encore vivant. Le chemin au gymnase lui était très familier, et Drizzt couvrit la distance en quelques secondes. Il fit une pause brièvement devant la porte. À l'intérieur du gymnase, il pouvait entendre les sons de combat. Zak formait quelqu'un.
Quel que soit l’illusion cauchemardesque que Drizzt vivait, cela pourrait valoir la peine s'il avait juste une minute avec son père. Il franchit les portes et s’arrêta. Ce n'était pas Zaknafein. Deux jeunes drows s’entraînait ou combattaient. Ils utilisaient de vraies armes, donc c'était incertain. Quoi qu'ils fissent, ils arrêtèrent à l’instant où Drizzt entra dans la pièce.
Ils s’inclinèrent. "Allons nous commencer tôt ce matin, Maître", dit l’un d'eux. Celui qui lui avait parlé lui sembla un peu familier. Drizzt se demanda s'il ne l'avait pas vu dans son autre vie, avant qu'il fût parti. Il ne semblait pas assez vieux pour cela. L'autre étudiant parut à Drizzt avoir un niveau visible de haine dans ses yeux. Il ne disait rien.
Drizzt continua à parler au premier drow qui semblait plus vieux de quelques années. "Commencer ?" dès que la question sortit de sa bouche, il souhaita ne pas avoir demandé.
"La session d'aujourd'hui", répondit le premier drow.
"Je sais", répondit Drizzt, "mais il ressemblerait que toi et ton ami avez déjà commencé sans moi."
L'étudiant trembla un peu. "Kelron et moi étions juste en train de pratiquer ce que vous nous aviez montré hier. Puisque vous n'étiez pas dans votre chambre, nous pensions que vous pouviez être, euh, um, occupé ailleurs."
Drizzt savait ce que le jeune étudiant pensait, mais qu’il ne pouvait pas se résoudre à dire. Se rappelant de Dianka, Drizzt savait que l'étudiant avait raison. Ce n'était pas ce qui l'ennuyait pourtant. Ce jeune drow parlait comme si Drizzt était leur maître d'arme. Lui et Dianka l'avaient appelé maître.
"Où est Zaknafein?" demanda Drizzt, sachant qu'il devrait déjà connaître la réponse, mais ne se souciant pas si cela le faisait paraître fou.
"Zaknafein?" les jeunes drow semblèrent confus.
Est-ce que Zaknafein n'existait pas dans cette réalité? Il devrait, au moins une version de lui. "Oui", dit Drizzt, "Zaknafein. Savez-vous qui c’est?"
"Il était le maître d'arme de cette maison avant vous", répondirent les drows. "C'était avant que je sois né, mais j'en sais un peu sur lui."
Donc Malice l’avait désigné maître d'arme Drizzt à sa place. Il est mieux d’avoir un fils noble comme maître d'arme. "Savez-vous où il est?" demanda Drizzt.
L'étudiant affichait toujours une apparence perplexe sur son visage.
"Répondez à la question!"
"Il est mort", répondirent les jeunes drows avec soumission.
Drizzt se déplaça brusquement, bougeant presque plus rapidement qu'il n’aurait pensé possible. En une seconde il avait épinglé le drow contre le mur avec un cimeterre à son cou. "Qui a tué Zaknafein?" demanda Drizzt aussi lentement et aussi sérieusement qu'il pouvait.
Le jeune drow était terrifié. Drizzt put voir de nombreusesmeurtrissures qui couvraient son visage et qui rougeoyaient tandis qu’il a tremblait de peur. "Est-ce que c'est une épreuve?" demanda-t-il.
Drizzt ne dit rien, mais gronda en pressant sa lame contre le cou du drow, libérant un mince filet de sang.
"Vous l’avez tué", gémit le drow, presque inaudible.
Je l'ai tué.
Le choc fut presque trop violent. Sa prise sur son cimeterre faiblit. Sa posture se fit moins droite. Son esprit divaguait avec l'idée qu'il avait tué son propre père. Peut importe à quel point cette autre version de lui était perverse, il ne pourrait jamais, sous toutes circonstances, tuer son propre père.
À ce moment, Drizzt le ranger aurait du mourir. Habiter à Icewind Dale l'avait conservé aguerri, et il était plus agile dans cet environnement que tout autre. Il pourrait traquer n'importe quoi et ne tomberait jamais dans une embuscade. Mais Drizzt le ranger, dans cet état émotif actuel, après avoir entendu qu’il avait tué son propre père, n'aurait pas entendu Kelron se faufiler derrière lui.
Mais à Drizzt le maître d'arme, il sembla que l'autre drow marchait sur du verre pilé. C’étaient peut-être les boucles d'oreille magiques en diamant qui amélioraient son audition. C’étaient peut-être les bottes magiques qui lui permirent de sentir le léger tremblement dans le sol. Ou c’étaient peut-être juste ses instincts de guerrier qui avaient été développés plus de 60 années dans l'Ombre-Terre. Quoi que ce fût, Kelron n'avait pas une chance.
Avec son cimeterre gauche encore tenu vaguement au cou du drow familier, Drizzt tira l’autre et balaya derrière lui sans se retourner. Le cimeterre aveugle dévia la tentative d’attaque de Kelron, puis balaya vers le bas, vers les genoux du drow. Le mouvement fut effectué trop rapidement pour que Kelron puisse se retirer, avec l’élan qu’il avait déjà pris. Il essaya désespérément de déplacer son arme à temps pour bloquer l'attaque, mais vit qu’il n'aurait pas de temps.
Kelron se prépara à perdre une jambe, mais le cimeterre ne continua pas l'attaque, au lieu de cela, il vint à la rencontre de l'épée qui revenait. Kelron fut surpris par le blocage inattendu et dut laisser tomber son arme comme Drizzt allait couper sa main. Kelron fut déséquilibré et jeta ostensiblement ses deux armes hors de portée.
Instantanément, le cimeterre dévia sa course et piqua en ligne droite, la pointe enchantée perçant la mince côte de mailles et immobilisant Kelron. Avec un effort terrible, Drizzt tira l'étudiant rebelle vers son côté droit, le traînant par sa propre armure. Le dos de Kelron cogna dans le mur, et Drizzt conserva son arme à la poitrine du drow, la pointe traversant toujours la côte de mailles et tirant un filet de sang de sa poitrine. Kelron n'osait même pas respirer.
Drizzt avait déjoué l'attaque presque nonchalamment, pas même sûr de savoir comment il l’avait fait. Il avait juste laissé son corps agir instinctivement, en sachant qu'il ne devrait pas être capable de faire ce qu'il avait fait. Au lieu de s’en inquiéter, il maintint son attention sur le jeune étudiant devant lui. " J'ai tué mon père?" demanda-il, ne voulant pas entendre la réponse, mais en ayant besoin quand même.
Les drow fit un signe de la tête. "Comme je l'ai dit, ça s'est passé avant que je sois né."
Drizzt était accablé à présent. La seule chance pour que cette existence cauchemardesque de retour à Menzoberranzan soit supportable venait d’être fracassée. Il avait tué Zaknafein et pris sa place en tant que maître d'arme. En regardant les visages de ses deux étudiants, il pouvait voir assez clairement qu'il n'était pas un maître tendre. Ils avaient tous les deux des coupures et des meurtrissures beaucoup plus nombreuses que ce qu'il avait expérimenté avec Vierna. Il était si cruel que, tentant sa chance, Kelron venait d’essayer de le tuer
"Est-ce que quelque chose ne va pas, Père?"
La mâchoire de Drizzt tomba. La raison pour laquelle le drow lui avait paru si familier était parce qu'il était le propre fils de Drizzt.
"Je veux dire Maître", corriga rapidement le drow en voyant l'expression choquée de son père.
C'était trop. Drizzt avait besoin de trier ses idées, et il devait le faire seul. "J'ai tué mon propre père", dit-il, s’efforçant difficilement d’empêcher sa voix de briser. "Je n'aurais aucun scrupule à tuer mon propre fils. Si jamais vous commencez encore une session avant que j'arrive, je vous tuerai tous les deux. Est-ce c’est compris?"
Les deux drow firent un signe de la tête, ayant terriblement peur d’être tués quand même. "Maintenant retournez à vos chambres. Il n'y aura pas de leçon supplémentaire aujourd'hui." Ils n'eurent pas besoin qu’on leur dise deux fois et coururent précipitamment vers leurs petits quartiers de l'autre côté du gymnase.
Drizzt, abasourdi, retourna à ce qui devait être sa propre chambre, la chambre du maître d'arme. Drizzt entra, tomba sur son lit et pleura.


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 Sujet du message: Re: Le cauchemar devient réalité
MessagePublié: Sam 12 Avr 2008, 22:21 
Hors-ligne

Inscrit le : Lun 7 Avr 2008, 01:43
Messages : 33
FIN DU 1ER CHAPITRE

Alors, qu'en pensez-vous ?
Envie de connaître la suite ?


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 Sujet du message: Re: Le cauchemar devient réalité
MessagePublié: Lun 21 Avr 2008, 14:18 
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Déesse

Inscrit le : Mer 8 Jan 2003, 00:01
Messages : 26
Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
J'ai tout lu pendant mon travail... ^^
J'ai été très occupé cette semaine, je n'ai pas pu passer
mais j'ai tout lu et adorerrrrrrrrr
On veut la suite !!!
La suite, la suite, la suite !!! :) svp.... :29:

_________________
Cattibrie...


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 Sujet du message: Re: Le cauchemar devient réalité
MessagePublié: Mar 22 Avr 2008, 20:27 
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Princesse des loups
Avatar de l’utilisateur

Inscrit le : Mar 2 Mar 2004, 20:44
Messages : 26
Localisation : Suisse - Pécnauland-city
trèèèèèès sympa! J'ai mis un moment à comprendre l'histoire du changement mais j'imagine que c'est voulu donc.. bien joué!

Ca tient en haleine en tout cas!

La suite la suite! :D

_________________
C'est moi, le maître du feu
Le maître du jeu
Le maître du monde
Et vois ce que j'en ai fais.
Une Terre glacée
Une Terre brûlée
La Terre des hommes que les hommes abandonnent.

[ Zazie - Je suis un homme ]


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 Sujet du message: Re: Le cauchemar devient réalité
MessagePublié: Jeu 1 Mai 2008, 19:48 
Hors-ligne

Inscrit le : Lun 7 Avr 2008, 01:43
Messages : 33
Je vous sens fébriles, les filles.
Alors, sans plus attendre, voici le deuxième chapitre, tout chaud sorti de traduction !


Le cauchemar devient réalité
David Pontier

Titre original (The Reality of Fear), traduit de l’américain par Dr Brains




Chapitre 2
Un accueil "chaleureux"

1ère partie

Entreri était de bonne humeur tandis qu’il descendait la rue en ce début de matinée. Il avait passé l'hiver enfermé dans sa petite maison, à travailler pour faire paraître l’endroit aussi présentable que possible. Maintenant que le printemps revenait à Garrilport, Entreri appréciait la chance de sortir. Il ne faisait pas très chaud, car le vent qui venait des montagnes était très rafraîchissant.
Sans vraiment y penser, il se retrouva en train de marcher vers le magasin de magie. Il pouvait deviner à cette distance que quelque chose n’allait pas. Un petit groupe de civils était rassemblé autour de l'entrée du magasin, gardée par deux des hommes de John. Entreri se fraya un chemin à travers la petite foule jusqu'aux gardes. Ils allaient lui refuser l’entrée également, mais l'assassin lança à chacun d'eux un regard froid et déterminé, et ils décidèrent finalement de le laisser entrer.
"Comme à la maison", se dit Entreri. Avec assez de temps, cette ville apprendrait à le respecter comme il l’était à Calimport. La section principale du magasin était vide, et Entreri continua vers l’arrière-boutique où il entendait la voix de John.
"Juste quand vous pensez que tout est sous contrôle, ça recommence."
Entreri entra dans l’arrière-boutique et fit une pause. Ils n'avaient pas déplacé le corps de Kraygan. La cause de sa mort était assez évidente. Il n'y avait aucun besoin d’une inspection plus poussée. "Capitaine", dit un des gardes quand il vit Entreri entrer.
John se retourna et sourit. "Bonjour Artemis. Est-ce là votre œuvre ?"
"Non, j'ai bien peur que ça ne le soit pas, Capitaine", répondit Entreri. "Mais je suis sûr que cela ne vous empêchera pas de m'arrêter tout de même."
"Si je ne peux pas trouver quelqu'un d'autre", dit-il. John se dirigea vers le corps et s'accroupit à côté. "Avez-vous déjà vu quelque chose comme ceci avant?"
"J'ai déjà vu beaucoup de choses comme cela", répondit Entreri. "Et des choses bien pires."
John secoua la tête. "Je ne comprends pas. Ce type venait d’arriver en ville. Ce n'est pas comme si il avait pu se faire des ennemis. De plus, il n’y a là aucune trace de lutte et aucun signe d'effraction."
Entreri jeta un coup d'oeil à la pièce. Il y avait pas mal de destruction autour du corps, mais John avait raison, rien d’autre ne paraissait avoir été dérangé. Entreri vit un vase cassé dans le coin. Il se déplaça pour l'examiner pendant que John continuait d’examiner les blessures.
"Ces coupures n'ont pas été faites par une lame normale. Soit l'attaquant avait un poignet à double-articulation, soit il utilisait une arme courbe. De plus la blessure au cou a été faite avec coup de la main gauche tandis que la blessure de la poitrine révèle une torsion de la main droite, enfin, à moins que l'attaquant n’ait été un « deux-mains »."
Un des gardes parla ouvertement. "Vous voulez dire qu'il a utilisé deux lames en même temps?"
"Cela y ressemble fort", dit John.
"Et une des armes était courbe", continua le garde, tout en regardant Cicle qui pendait au côté d'Entreri. La rapière avait une légère courbure.
"Les deux l’étaient", dit John, en levant les yeux vers l’homme. Il vit qu’il soupçonnait Entreri, mais John secoua la tête. Il savait quel genre de blessure la lame de gel de l'assassin laisserait. Ce n'était pas lui. Il jeta à nouveau un coup d'oeil à Entreri. "Connaissez-vous un type de combattant ou de créature qui manie deux lames courbes de bonne taille?"
Entreri se leva lentement, tenant une chaîne à laquelle pendait une petite figurine de licorne. "Oui", dit-il doucement, "je connais". Il empocha le collier et s’approcha du corps. Il jeta un coup d'oeil plus attentif sur les blessures et devina quel type d'arme les avait faites.
"Vous savez qui a fait-"
"Qu'est-ce qu'il faisait?" demanda fermement Entreri, interrompant le capitaine.
"Qui?"
"Qu'est-ce que cet homme faisait? Il semble qu’il était en plein milieu d'un sortilège. Qu'est-ce qu'il faisait?"
"Je ne sais pas."
"Réflechissez!" cria Entreri, devenant rapidement frustré par la situation.
"Qu’est ce qui ne va pas?" demanda John.
"Rien ne va", répondit Entreri. "Ce tueur n'existe pas. Il ne peut pas exister." Les mains d'Entreri s’ouvraient et se fermaient à ses côtés, et il continuait à secouer sa tête. "Ce n'est pas possible."
"Qu’est ce qui ne va pas?" demanda John. "Je ne vous ai jamais vu aussi. . . effrayé", finit doucement John pour lui-même, un début d’idée en tête. Un de ses hommes observait un curieux récipient de verre rempli d'une confection affreusement malodorante. Il lui fit un signe, et son subalterne le lui remit. Il le souleva et put voir une pièce d’or giser au fond.
"Oh, non", dit John quand il se rendit compte de ce que cela signifiait.
Entreri se retourna vers lui. "Quoi?"
"Je crois que je sais ce qu'il faisait. Je crois qu'il essayait de trouver quelque chose pour vous effrayer."
"M'effrayer?" Entreri ne comprenait pas ce qu'il entendait. Il alla vers le livre de sorts qui avait été coupé par le milieu. La moitié du livre était étalée sur la table, mais le sort en question était encore intact.
Entreri arracha facilement la page et la parcourut du regard. "Ce sort est supposé appeler l'image de la pire peur de quelqu'un."
"Est-ce que l'image a fait ceci?" fit John en montrant le corps.
"Qu'est-ce que je vous ai dit au sujet de la magie?" demanda Entreri avec emphase, lançant la page de côté. "Non, je suppose que l'image était supposée apparaître par terre sur ce miroir cassé. Cassé indubitablement par le poids de ce qui a été appelé."
"Donc le sort s'est altéré?" demanda John.
"Ils le font toujours. Mais ça n'explique toujours pas ce qui se passe ici."
"Vous avez dit que vous saviez ce qui avait fait ça", poursuivit John.
"Je sais à qui cela ressemble, répondit Entreri. "Mais il est mort."
"Êtes-vous sûr?"
Entreri le regarda. "Oui je suis sûr. Je l'ai tué. J'ai enfoncé mon poing à travers sa poitrine et j’ai écrasé son coeur avec ma main. Ce n'est pas exactement le type de blessure dont vous vous remettez."
"Peut-être que Kraygan l'a rappelé d’entre les morts", dit-John.
"Ca n'a toujours pas de sens", dit Entreri, en faisant les cent pas dans la petite pièce. "Drizzt n'est pas un tueur."
"Mais vous avez été effrayé par lui?" demanda John, en prenant note du nom qu’Entreri avait utilisé.
L'assassin rit. "Non, je ne l'étais pas. Drizzt combattait pour le bien et la justice. Vous savez, quelqu'un qui protège les femmes et les enfants et les petits chiots. C'est pourquoi je le détestais tant. Il était trop auto-satisfait. Il était plus habile que quiconque je n'ai jamais rencontré, cependant il aurait donné sa vie sans question pour sauver tout malheureux sans valeur qui aurait pu être en danger. S'il avait vraiment cru en ce qu'il faisait, il aurait traité sa vie avec plus de respect. C'est pourquoi je le détestais tant. C'est pourquoi je l'ai tué."
"Donc vous n'étiez pas effrayé par lui", dit John, consentant que cela n'a pas de sens.
"Non." Entreri cessa de marcher et regarda le corps. Quand il avait dit qu'il avait vu beaucoup de choses comme cela, c'était parce qu'il avait fait la plupart d'elles. "Maintenant, si Drizzt avait été plus comme il était supposé l’être, un drow sans coeur, tuant tout ceux qu’il voit en hommage à sa reine-araignée bien-aimée, alors vous et moi aurions quelque chose devant quoi être effrayé."
"Vous voulez dire s'il était plus comme vous", dit John, avec une pointe d’humour dans la voix.
"Quelque chose comme cela", consentit Entreri. "Cependant, je ne comprends pas encore pourquoi ce Kraygan appellerait quelque chose pour m'effrayer. Je ne le connaissait même pas."
"Euh", commença John, "j'ai pu lui demander de le faire."
"Vous avez pu lui demander?" répéta Entreri. "Quoi, est-ce une sorte de cadeau d’anniversaire empoisonné?"
" C’est votre anniversaire?"
Entreri ignora la question. "Vous savez, chaque jour je commence à vous connaître un peu mieux, et chaque jour cela me remémore que j’aurais du vous tuer le premier jour où nous nous sommes rencontrés."
Les deux gardes dans la pièce semblèrent inquiets. Leur capitaine venait-il d’étre menacé? John ignora le commentaire et se retourna pour donner des ordres aux gardes. Leur répétant la description qu’Entreri lui avait donné, il organisa quelques équipes de recherche pour fouiller la ville. D'après Entreri, Drizzt devrait se remarquer comme le nez au milieu de la figure. Il s'assura également que ses hommes n’essayraient pas d'appréhender le drow eux-mêmes. S'il était devenu un tueur quand il avait été rappelé d’entre les morts, les gardes ne seraient pas capables de s'occuper de lui.
Entreri décida de ne pas se joindre aux recherches. Si Drizzt avait pris le temps de discuter un peu avec Kraygan avant de le tuer, il saurait qu'Entreri était ici. Entreri n’aurait pas à traquer le drow. C’est le ranger qui le trouverait.


Dernière édition par Dr Brains le Ven 2 Mai 2008, 13:27, édité 4 fois au total.

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 Sujet du message: Re: Le cauchemar devient réalité
MessagePublié: Jeu 1 Mai 2008, 19:49 
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Le cauchemar devient réalité
David Pontier

Titre original (The Reality of Fear), traduit de l’américain par Dr Brains




Chapitre 2
Un accueil "chaleureux"

2ème partie

Catti-brie et Wulfgar attendirent une heure dans la chambre de Drizzt.
"Peut-être qu’il est parti sans nous", dit Wulfgar.
Catti-brie secoua la tête. "Il nous aurait dit ou laissé quelque chose. Ca ne lui ressemble pas de fuir."
"Quelque chose a du arriver, réessaya Wulfgar. "Sa vie est plus compliquée que nous ne nous rendons compte. Il devait peut-être aller quelque part et n'avait pas le temps de laisser une note. Il peut prendre soin de lui-même."
Catti-brie secoua lentement la tête. Elle comprenait ce que Wulfgar disait, mais ce n'était pas logique pour elle. "S'il devait s’en aller, pourquoi a-il laissé Guenhwyvar? Et comment a-il fermé sa porte à clé de l'intérieur?"
"Est-ce qu'il se moque de nous?"
"Quoi?" demanda Catti-brie.
"Est ce son idée d'une plaisanterie? Fermer sa porte à clé et ensuite disparaître."
Catti-brie réfléchit pendant un moment. "Si c'est ça, ce n'est pas très drôle. Ces traces à propos desquelles nous sommes supposés enquêter sont très réelles." Une idée lui vint. "S'il se cache, je sais qui peut le trouver." Catti-brie tendit le bras et ramassa la figurine de panthère. Une minute plus tard, Guenhwyvar fourrait sa tête dans la main de Catti-brie.
"Guen", dit-elle facétieusement, s'accroupissant au niveau de l’oreille du grand felin, "nous pensons que Drizzt se cache, voyons si tu peux le trouver." La panthère sourit du jeu potentiel et partit travailler. Elle connaissait son maître mieux que n'importe qui, mais se rafraîchit encore la mémoire en reniflant autour de son lit, récemment utilisé. Elle trouva assez facilement la piste et quitta la pièce.
Wulfgar et Catti-brie se préparèrent à la suivre, mais Guen revint dans la pièce après seulement quelques secondes. Le rebond espiègle dans le pas du félin qui était là au début était parti. Catti-brie le remarqua. "Qu'est-ce que c'est? Où est-il allé?"
Wulfgar avait été absent trop longtemps et sa relation avec Guenhwyvar n'avait jamais été aussi intime que celle que Catti-brie avait avec la panthère. Il se tint prêt et observa les deux autres essayer de comprendre ce qui n’allait pas.
"Tu peux le sentir? Où est-il allé?"
Guen retourna vers le lit, suivit la piste au sol, puis repartit vers la porte. Elle fit à nouveau une pause et revint. Il y avait un point par terre où elle disparaissait. Un petit tapis couvrait cette zone pour protéger contre le sol de pierre froid. Guen commença à le gratter. Le parfum de Drizzt était partout dans la pièce, mais les autres odeurs étaient beaucoup plus vieilles. La piste plus récente se terminait juste ici.
" Que fait le chat?" demanda Wulfgar.
Catti-brie ne savait pas non plus. Elle tira le tapis loin de Guen avant qu'elle n’ait fait un trou dedans. La panthère voulut reprendre le tapis, mais elle prêta finalement attention au sol de pierre en dessous. Ses yeux intelligents allèrent du tapis dans la main de Catti-brie au sol de pierre. Elle commença à gratter le sol.
"Est-ce que c'est comme ça qu’il est sorti?" demanda Catti-brie. "Mais il n'y a aucune porte ici. Il n'y a aucune façon pour lui de sortir à travers le sol."
" Toutes les portes ne sont pas physiques", dit Wulfgar. Ce n'était pas commun pour quelqu'un de son héritage de penser si rapidement à une solution magique, mais Wulfgar avait éprouvé plus de magie dans sa courte vie que la plupart des mages en 50 ans.
"Est-ce que tu veux dire qu’il a été téléporté ailleurs?" demanda Catti-brie, pourtant elle le vit aussi comme la seule explication plausible avec laquelle travailler. "Par qui et vers où?" Wulfgar n'avait pas la réponse, et il ne gaspilla pas de mots pour ne rien dire. Catti-brie réfléchissait mieux quand elle disait les choses jusqu’au bout .
"Peut-être quelqu'un a eu besoin de son aide", dit Catti-brie. "Quelqu'un comme Cadderly ou Alustriel ou Deudermont ou peut-être les Harpell. Et ncore, tu devrais penser qu'ils lui auraient permis de laisser une note ou quelque chose pour nous faire savoir où il était allé."
"Tu supposes que quelqu'un a eu besoin de son aide", dit Wulfgar, en commençant une ligne de pensée que Catti-brie avait évité intentionnellement. "Leurs raisons pouvaient ne pas être honorables."
"Nous ne pouvons pas répondre à ces questions", dit Catti-brie. Elle remarqua que Guen essayait encore de creuser un trou à travers le sol pour trouver son maître. Catti-brie dit doucement à Guen d'arrêter.
"Combien de temps allons-nous attendre avant d’agir?" demanda Wulfgar. Il savait déjà la réponse que la jeune femme allait donner. Wulfgar laissait souvent le bénéfice du doute au drow, sachant qu’il n’y avait personne de sa connaissance qui soit plus capable que lui de se débrouiller, quelle que soit la situation. Il attendrait un jour ou deux avant de devenir inquiet. Si la disparition de Drizzt était innocente ou privée, il ne voulait pas être importun.
Catti-brie, en revanche, ne pouvait pas attendre quand un de ses amis avait peut être un problème, même si elle ne savait rien ou n'avait rien qu’elle puisse faire. "j'ai déjà trop attendu ", dit-elle. Drizzt peut couvrir la distance jusqu’à Silverymoon à pied en trois jours. Je dis que nous pouvons la couvrir à cheval en un. S'il n’est pas allé voir Dame Alustriel, elle sera peut être capable de nous aider à savoir où il est allé."
Wulfgar soupira. "En une heure, Drizzt sera peut-être de retour ici à se demander où nous sommes allés. Dans un jour, il pourrait s’inquiéter."
Catti-brie secoua la tête, se dirigeant déjà vers l’endroit où ils gardaient les chevaux. "S'il n'a pas de problème, alors nous aurons sur-réagi. S'il a un problème, dans un jour il pourrait être en très grand danger, et nous pouvons être la seule chance de l'aider. Etant donné ces choix, je ne vois qu’un chemin s’ouvrir à nous." Wulfgar n'avait aucune envie de discuter avec cette logique.
Guenhwyvar retourna dans son plan d'existence à contrecoeur. Avec Drizzt potentiellement en danger, la panthère ne voulait pas partir, mais Catti-brie la convainquit qu'ils pourraient avoir besoin d'elle bientôt, et qu’elle devait conserver son énergie. Sachant que Silverymoon serait capable de leur fournir tous les vivres dont ils pourraient avoir besoin, ils prirent un léger paquetage et partirent dans la demi-heure.


Dernière édition par Dr Brains le Jeu 1 Mai 2008, 19:52, édité 1 fois au total.

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 Sujet du message: Re: Le cauchemar devient réalité
MessagePublié: Jeu 1 Mai 2008, 19:49 
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Le cauchemar devient réalité
David Pontier

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Chapitre 2
Un accueil "chaleureux"

3ème partie

Drizzt descendait le couloir en suivant sa soeur. Vierna et lui ne partageaient pas seulement la même mère, Zaknafein était leur père à tous les deux. Elle était le parent le plus proche qu'il avait. Au lieu de l'embrasser après leur longue séparation, Drizzt réfléchissait à combien de façons différentes il pourrait tirer un de ses cimeterres et lui couper la tête.
Catti-brie était une orpheline, ses parents tués dans un raid gobelin lorsqu’elle était très jeune. La famille proche de Wulfgar avait été tuée dans l'attaque contre Dix-Cités. Les nombreux aïeux de Bruenor étaient morts. Drizzt ne savait pas grand-chose au sujet de la famille de Régis, mais présumait qu’il en avait une, au moins à une époque. Si chacun de ses amis avait la chance d’être réunis avec leur famille, l'occasion serait très joyeuse. Quand Gandalug Battlehammer était retourné à Mithril Hall après avoir été libéré de l'emprisonnement de Matrone Baenre, Bruenor avait organisé une célébration extraordinaire, et c'était pourtant pour un parent qu'il n'avait jamais connu.
La chance avait maintenant été donnée à Drizzt que tous ses amis aurait rêvé d’avoir, et il en détestait chaque seconde. Le fait qu'il n'avait aucune famille ne l'avait jamais ennuyé avant parce qu'aucun de ses amis n’en avait non plus et qu’ils pouvaient compter l'un sur l'autre. Mais maintenant, il se rendait compte que même avec tous ses parents vivants, il n'avait encore aucune famille, du moins pas comme il en était venu à comprendre le mot.
Sa compréhension de ce qu'était une famille avait été tant faussée après 30 années en Ombre-Terre que pendant les premières semaines qu’il avait passées à regarder les enfants Poil-de-Chardon près de Maldobar, il aurait juré qu’ils finiraient par s’entretuer. Leurs cabrioles espiègles n'avaient pas eu de sens. Le plus jeune avait si souvent été jeté dans la cuvette d'eau que Drizzt aurait juré que tard le soir l'enfant prendrait un couteau et assassineraient ses bourreaux. C'était ainsi que Drizzt comprenait ce qu’était une famille.
Zaknafein avait été un ami. Après tant d'années à la surface, Drizzt était capable de se remémorer le temps passé avec son père et de voir pourquoi il avait été un ami. C'était la seule famille que Drizzt avait eue. C’était la seule joie qu’il aurait pu espérer dans une situation comme celle-ci. Mais il n’en était pas ainsi. Il avait tué son père.
Quand Vierna l'avait appelé dans sa chambre, Drizzt avait vu la haine dans ses yeux. Aucune de ses soeurs ne l'avait jamais aimé, mais Drizzt avait supposé que c'était à cause de ses déclarations blasphématoires et de ses croyances sacrilèges. De tout ce qu'il avait pu voir, cette version de lui était un aussi fervent partisan de Lloth que tous dans cette ville. Cependant, Vierna le méprisait encore.
Pendant les heures qu'il venait de passer dans sa chambre, Drizzt avait réfléchi à sa situation aussi bien qu'il pouvait. Il n'avait pas été capable d'imaginer comment une version de lui aurait pu tuer Zaknafein. En revanche, il s'était souvenu de la dernière fois où il avait vu son père vivant. Ils combattaient à mort. Ils avaient combattu à cause de la vie d'une enfant elfe que Drizzt avait soi-disant tuée. Un d'eux serait sûrement mort dans cet affrontement si Drizzt ne s'était pas écrié que l'enfant vivait encore. Drizzt n'avait pas eu à réfléchir trop longtemps pour savoir pourquoi la bagarre, dans cette réalité, n'avait pas fini ainsi.
Il n'avait pas non plus Guenhwyvar. Et pourquoi devrait-il? Ce Drizzt ne verrait pas la panthère comme quelquechose de plus spécial qu’un accessoire de Masoj, le mage qui la possédait. Guen avait peut-être combattu à ses côtés, mais il lui avait probablement demandé qu'elle traque et tue des gnomes, comme tout bon drow ferait. Il ne serait jamais venu un temps pour la panthère de choisir un maître autre que celui qui tenait sa figurine. Drizzt n'avait pas combattu pour l’avoir parce que ce Drizzt ne désirait pas d'amis.
Drizzt avait aussi deviné ce que sa position dans la ville devait être. Drizzt avait combattu contre les meilleurs bretteurs que cette ville pouvait présenter dans sa propre réalité et apparemment dans celle-ci. Comme il marchait maintenant le long du couloir, ses muscles puissants et son pas rapide et leger, il savait qu'il n'y avait pas un drow dans la ville qui pourrait tenir dix secondes contre lui. Il devait être inestimable pour cette maison. C'était probablement la raison pour laquelle il avait été appelé avec ses soeurs pour se réunir dans la salle d'audience de Matrone Malice.
Le reste de sa famille était là à l'attendre - du moins, le reste des femelles dans sa famille. Malice était là avec Briza et Maya. Toutes le regardaient avec mépris excepté sa mère. Elle lui souriait. "Heureuse tu aies pu nous rejoindre", dit elle, une pointe de sarcasme dans la voix.
Apparemment c'était une réunion programmée dont Drizzt ne s'était pas souvenu. "Mes sincères excuses ", répondit Drizzt, en s’inclinant. "Mon esprit était sur d'autres choses."
"Et qu’est ce qui pourrait être plus important que les affaires de cette maison?" demanda-elle, intriguée par ce que serait la réponse.
"Les affaires des maisons qui sont au-dessus de nous", répondit Drizzt, en réfléchissant rapidement.
Matrone Malice rit. Elle n'avait pas pensé qu’il y ait une réponse correcte à cette question. Elle avait eu tort. "Alors vous êtes dans le bon état d'esprit pour cette réunion." Elle se tourna vers le reste de ses enfants. "La Maison Baenre devient agitée. Ils savent qu'ils ne sont plus le seul pouvoir dans cette ville. Nous sommes sixièmes, mais ils savent que nous sommes plus forts que toutes les maisons qui nous séparent."
Drizzt tiqua en entendant cela. Ils étaient sixièmes. Gagner deux places en seulement trente ans était très impressionnant. Drizzt avait le sentiment que cela avait beaucoup à voir avec lui.
"Il viendra un temps dans la prochaine année où nous les défierons directement pour le contrôle de cette ville. Personne ne se trouvera sur notre chemin. La Maison Baenre a dirigé cette ville trop longtemps. Nos effectifs et notre force grandissent chaque mois et les leur diminuent. Ils devront résoudre rapidement cela avant que la balance ne penche ouvertement en notre faveur."
"Alors nous devrions chercher Lloth et trouver sa volonté dans tout cela", dit Briza. "Notre succès a montré que nous sommes dans sa faveur et les tourments apparents de la Maison Baenre qu'ils ne le sont pas, mais Lloth peut avoir d'autres desseins pour leur disgrâce."
"Non", dit Drizzt. "Lloth demande destruction et chaos. Nous devons attaquer en premier."
"Vous êtes fou", répondit Maya. Elle et le reste de ses soeurs lui lancèrent un regard furieux, mais Drizzt remarqua qu'elles n'avaient pas tendu le bras vers leurs fouets.
S'il avait fait ce type de déclaration dans le passé, il aurait été sévèrement battu. Drizzt voulait savoir où il se placait dans la maison, et maintenant il savait. Pour leur mère, Drizzt était leur égal. Il se demanda jusqu’où il pouvait aller.
"Nous devons attaquer en premier et les estropier. Alors, avant même qu'ils aient terminé de compter leurs blessures, nous les abattrons."
Briza rit. "Tu es devenu fou. Pour éliminer une maison, il faut le faire rapidement et silencieusement. Il ne peut y avoir aucune phase d'attaque. La guerre doit consister en seulement une bataille. Il n'y a aucune autre façon."
Drizzt se redressa et lança un regard furieux à sa soeur. "Ce n'est pas une guerre normale. Je ne parle pas d’éliminer une maison, je parle de conquérir une ville. Si nous attaquons dans le silence et en secret, en gardant secrète l'identité de l’agresseur, alors nous emménagerons dans la cinquième place de la cité, et nous aurons rendu la deuxième maison plus forte par nos actions. Cette attaque doit être rendue publique au reste de la ville. Tout le monde doit savoir que nous sommes arrivés."
Briza commença à tendre le bras vers son fouet, et Drizzt pensa qu’il pouvait en avoir trop fait. Malice intervint avant que cela ne s’envenime. "Comment?" demanda-t-elle, faisant signe à sa fille aînée de se retenir pour le moment. "Comment est-ce que nous abattons la Maison Baenre?" demanda-t-elle à son fils.
"J'ai un plan", mentit-il.
"Lequel?" persista Malice, indiquant par son ton qu'elle n'appréciait pas d’avoir à le demander.
"Je ne peux pas vous le dire", Drizzt disait la vérité. "Si vous savez alors Lloth saura. Si Lloth sait, la Maison que Baenre pourrait savoir. Je dois le garder pour moi. Vous devez avoir confiance en moi."
"Mère!" cria Briza. "Vous ne pouvez pas permettre à ceci de continuer."
"Si je te le disais maintenant," soutint Drizzt, dévisageant sa sœur aînée, "tu irais à Lloth comme tu l’as dit auparavant et questionnerais notre glorieuse reine-araignée quant au résultat de mon plan. Quelle que soit ma réponse, tu ne serais pas satisfaite."
"Lloth ne nous trahirait pas pour la Maison Baenre", discuta Briza.
"Elle ne le ferait pas?" répondit Drizzt. "N’est-elle pas la déesse du chaos? Elle ne choisit pas de favoris. Elle veut que le plus fort survive, quelle meilleure façon de voir si nous sommes dignes que de tenter notre chance."
"Enlèveriez-vous sa présence de ce combat?" demanda Vierna. "Vous combattriez sans la bénédiction de Lloth."
Drizzt secoua la tête. "Je créerai le chaos. Je montrerai à cette ville quelque chose qu’elle n'a jamais vu auparavant. Je créerai la mort et la destruction et Lloth nous sourira."
"C'est suici--" commença Briza.
"Tais-toi!" cria Malice. Drizzt grimaça. Il avait eu tort. Il n'était pas l’égal de ses soeurs. Il était au-dessus d'elles. "Est-ce que tu peux faire cela?" demanda-t-elle sincèrement.
"Est-ce que je vous ai jamais déçu auparavant, Mère Matrone?" répondit-il en s’inclinant profondément.
"Quand cette attaque pourrait-t-elle avoir lieu?"
"Bientôt", répondit Drizzt. "Très bientôt."
De retour dans sa chambre, l'esprit de Drizzt vagabonda. Il voulait si désespérément détruire cette ville. Dans la vie qu’il avait déjà vécu, sa présence avait déchiré Menzoberranzan. La ville avait perdu beaucoup de ressources précieuses pour traquer le drow renégat et était bien plus faible qu'elle n’était à présent. Drizzt n'était pas satisfait d'avoir affaibli cette ville. Il voulait la détruire. Ensuite il pourrait partir.
Il avait songé à revenir à la surface tout de suite, mais il n'était pas sûr de ce qui l'attendrait. S'il n'avait jamais été au Valbise, qui avait combattu contre Akar Kessel et Crenshinibon? Même avant cela, qui avait prévenu Dix-Cités de l'attaque barbare? La menace que Bruenor de s’enfermer avec les nains dans leurs cavernes et laisse les êtres humains combattre avait probablement eu lieu. Cela voulait dire que Wulfgar n'était pas la personne qu’il connaissait. Catti-brie et Bruenor pouvait ou ne pouvaient pas être vivant selon le succès des humains contre l’Eclat de Cristal. Et Régis? Entreri l'aurait trouvé facilement, et le petit homme auraient été torturé à mort il y a de nombreuses années.
Il n'y avait pas de surface vers laquelle retourner. La seule surface vers laquelle revenir était celle qu'il avait laissée. Il devait revenir par le même chemin que celui par lequel il était venu. Il aurait besoin de l'aide d'un sorcier. La Maison Do'Urden en avait probablement plusieurs qui étaient assez puissants pour remettre les choses dans l’ordre, mais est-ce qu'il pourrait avoir confiance en eux? Il en doutait. De plus, ils ne comprendraient pas son dilemme. Qui voudrait abandonner cette vie pour retourner à la surface?
Est-ce qu'il y avait quelqu'un vers qui il pourrait se tourner? Drizzt soupira de frustration et s’allongea sur son lit. C'était la seule chose qu’il osa faire.


Dernière édition par Dr Brains le Ven 2 Mai 2008, 13:35, édité 3 fois au total.

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