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 Sujet du message: Le cousin Boddynock et l’affaire du coucou mécanique
MessagePublié: Mar 25 Sep 2007, 21:03 
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Chevalier Sacrée
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Localisation : Suspendue au cou de Steiner
Bon, c'est une bêtise que j'ai écris un soir de grande fatigue mais comme je la trouve marrante malgré tout, j'ai décidé de vous la montrer. Attention, c'est une exclusivité ^^

Le cousin Boddynock et l’affaire du coucou mécanique

Chapitre 1 : La famille avant tout !

Tyrian Demi-Elfe marchait les pieds sur terre et la tête dans les nuages. Ses pas le menaient certes vers l’Auberge du Grand Dracosire, mais ils le faisaient sans que son esprit s’en rende compte. Un sourire de profonde béatitude éclairait son visage d’adolescent aux multiples taches de rousseur. Dire que une heure auparavant, il avait volé un baiser à la plus charmante des demoiselles de Silverymoon ! La journée n’aurait pas pu commencer mieux !
Tout à ses joyeuses pensées, le jeune demi-elfe ne remarqua pas la silhouette encapuchonnée qui lui emboîta le pas.

- Non, non et non ! Je refuse de payer cette soi-disant taxe sur le vin aquafondais ! Et puis quoi encore ?!
Les derniers clients de l’Auberge du Grand Dracosire encore capable de coordonner leurs mouvements se plaquèrent les mains sur les oreilles en grommelant : la voix de Jana Cunningham Illarion, l’heureuse propriétaire des lieux, leur cassait les oreilles aussi sûrement que leurs femmes allaient leur casser les pieds lorsqu’ils rentreraient chez eux.
- Allons, chérie…tu es obligée de reconnaître que ce vin marche très bien…il est donc normal que les impôts viennent percevoir un petit quelque chose dessus, tenta d’expliquer Brance, l’époux de la jeune femme.
Il avait été un paladin de Torm durant près de deux décennies et même s’il avait officiellement raccroché son armure et son épée près de trois ans auparavant, il gardait néanmoins la prestance propre aux chevaliers et leur calme inflexible. Mais c’était la moindre des choses lorsqu’on était marié à une barde au caractère aussi flamboyant que sa chevelure et qu’on tenait l’une des meilleures auberges de Silverymoon.
- Et quoi, Brance ? Ce sont ces messieurs des impôts qui le commandent à Eau-Profonde, le payent un prix exorbitant et le servent à une bande de soûlards, ce fameux vin ?!
- Bien sûr que non, mais…
- Et ben alors ! Qu’ils fassent la moitié de ce que je dois faire pour obtenir ces quelques malheureux tonneaux et après seulement, ils auront le droit de venir réclamer un « petit quelque chose » dessus ! D’ici-là, ils peuvent se le mettre là où je pense !
Jana disparut dans la cuisine, au grand soulagement des badauds – et de Brance. Il n’y avait pas à dire…même si la jeune femme ne chantait plus qu’en de rares occasions, son organe n’avait rien perdu de sa puissance.
Après avoir servi une nouvelle chope de bière aux personnes présentes afin de faire oublier l’accident, Brance s’installa à la table d’un nain qui était entré lors de la scène de son épouse.
- Il y a pleins de tables libres, remarqua ce dernier sur un ton bourru.
- Mais il n’y en a qu’une avec un vieux nain ronchon, rétorqua l’aubergiste avec un grand sourire. De plus, est-ce vraiment intelligent de risquer de vexer le gérant du seul endroit où l’on sert un hydromel venu tout droit de Mithril Hall ?
Le nain grommela quelque chose que Brance prit bien soin de ne pas entendre puis éclata d’un rire tonitruant. Il serra chaleureusement la main que ce dernier lui tendait puis prit sa chope et en bût une longue goulée.
- Ah, toujours aussi bonne ! lâcha-t-il tout en essuyant la mousse qui maculait sa barbe brune du revers de sa manche. Ca doit être l’une des choses qui m’a le plus manqué.
- Je suis flatté que tu fasses passer cette bière avant tes vieux amis, Galdim, grimaça le paladin. Je savais qu’elle était bonne, mais je ne me rendais pas compte à quel point...heureusement que tu es là pour m’ouvrir les yeux.
Galdim Sacrefeu flanqua une grande tape dans le dos de Brance. Ils échangèrent un sourire, se remémorant leurs aventures passées et tous les dangers qu’ils avaient bravé ensemble.
- C’est bon de te revoir, mon gars, finit par croasser le nain, la gorge serré par l’émotion. J’avais hâte qu’on se retrouve.
- Moi de même, vieux nain, moi de même.
Un cri suraigu retentit dans la grande salle de l’auberge, annonçant à des lieux à la ronde que Jana venait de sortir de la cuisine et d’apercevoir son mari et l’un de ses meilleurs amis dans les bras l’un de l’autre. Les derniers clients payèrent leurs additions puis se hâtèrent de vider les lieux afin de laisser les Gardiens savourer leurs retrouvailles en toute intimité.
- Galdim ! s’écria la barde en se jetant au cou de son ami. Comme je suis heureuse de te revoir !
- Je l’ai entendu, grogna le nain en secouant la tête. Moi aussi je suis content qu’on se retrouve, même si je trouve regrettable que même Brance n’ait pas réussit à te faire recracher la corne de brume que tu as avalé à ta naissance.
La réaction de Jana ne se fit pas attendre : elle prit la chope de bière du petit guerrier et la lui renversa sur la tête. La situation aurait dégénéré si Brance n’était pas intervenu en servant une autre bière à Galdim et en forçant son épouse à s’asseoir à côté de lui.
- Vous n’en avez pas assez de vous chamailler comme ça ? soupira-t-il tout en lissant son imposante moustache.
- C’est ta femme qui cherche, rétorqua le nain en essuyant la bière qui lui coulait sur le visage avec la nappe blanche de la table – ce qui arracha un cri de protestation à la barde.
- Elle était propre ! Je venais juste de la faire laver !
- Et alors ? Maintenant t’as une raison valable pour recommencer.
Et les deux compères recommencèrent à se disputer, arrachant à Brance le plus énorme soupir de lassitude qu’il ait jamais eu l’infortune de pousser.

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 Sujet du message: Re: Le cousin Boddynock et l’affaire du coucou mécanique
MessagePublié: Mar 25 Sep 2007, 21:04 
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Chevalier Sacrée
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Très loin de l’Auberge du Grand Dracosire, dans le plan élémentaire de l’Air, Alhana de Taloriliel, l’âme de la Compagnie des Gardiens, faisait face à des ennuis qui auraient rendus ceux de Brance triviaux : juchée sur un aigle géant qui volait à toute allure, elle tentait en vain de semer une bande d’arrawaks affamés.
- Plus vite ! hurla-t-elle à sa monture tout en jetant un coup d’œil par-dessus son épaule.
- Plumesoleil va aussi vite qu’il peut ! protesta l’aigle. Lui pas pouvoir aller plus vite !
L’elfe ouvrit la bouche pour faire une remarque mais eu le sifflet coupé par une descente en piquet à plus de cent kilomètres-heure.
Lassés de poursuivre une proie qui refusait obstinément de se tenir en place et de se faire manger, les arrawaks préfèrent abandonner la course-poursuite et se rabattre sur quelque chose de moins véloce.
Plumesoleil se posa un nuage puis baissa légèrement le cou afin que sa cavalière – dont le teint commençait à virer d’avantage sur le vert maladif que sur l’argenté propre aux chevaliers de platine - puisse descendre.
- Tu m’avais dit que tu étais à ta vitesse maximum, bon sang ! Préviens-moi à l’avance la prochaine fois ! J’ai failli passer par-dessus bord !
- Alhana de Taloriliel être toujours là, lui fit remarquer le rapace géant.
- Alhana de Taloriliel a un pied dans la tombe, oui ! Oooohhhh, je crois que je vais être malade…
- Merci de ne pas régurgiter ton petit-déjeuner sur mon nuage, petite, dit une voix grondante mais pleine d’une étrange douceur. Savoir ce que tu as avalé ce matin ne m’intéresse pas plus que ça.
- Œufs au bacon et café maztican, marmonna Alhana en se laissant tomber sur le nuage, dans lequel elle s’enfonça de quelques centimètres.
- J’ai dit que ça ne m’intéressait pas…
- Si vous vous en moquiez totalement, vous ne m’auriez pas fait cette remarque…
Il y eut un petit moment de silence, puis un énorme roulement de tonnerre retentit à travers tout le plan, faisant s’éparpiller des nuées de méphites et dérangeant un duo de djinns en pleine partie d’échecs.
Nymbrixion continua à rire encore quelques secondes avant de retrouver son calme olympien. Elle tendit son long cou vers sa protégée et lui effleura les cheveux du bout du bec.
- Puis-je savoir ce que tu viens faire ici alors que je ne t’ai pas appelée, petite ?
Alhana caressa du bout des doigts la plaque nasale du grand dracosire, se racla légèrement la gorge en sourie doucement.
- Je venais voir s’il y avait des choses intéressantes à faire ici et si vous aviez besoin d’aide pour quelques menues taches.
- Vraiment ? demanda le dragon (elle se caressa pensivement le menton). Et bien, tu pourrais aller prêter main-forte à Dame Alustriel et l’aider à accueillir les congrégations gnomes, non ? Ce serait une « menue tache », comme tu dis.
L’injure que poussa le chevalier de platine aurait fait rougir un bataillon de guerriers nains.
- Oh non ! s’exclama-t-elle. J’avais totalement oublié que la 50ème assemblée des inventeurs gnomes était aujourd’hui !

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 Sujet du message: Re: Le cousin Boddynock et l’affaire du coucou mécanique
MessagePublié: Mar 25 Sep 2007, 21:05 
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Chevalier Sacrée
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- Oh non ! s’exclama-t-elle. J’avais totalement oublié que la 50ème assemblée des inventeurs gnomes était aujourd’hui !
- Inventeurs gnomes ? demanda Plumesoleil en penchant la tête de manière cocasse. Quoi être ?
- Des cinglés dont le but ultime est de faire sauter les trois quarts de la ville année après année, lui expliqua brièvement le chevalier de platine.
« Je vais devoir vous laisser, conclut-elle avec un soupir résigné. Ne pas me montrer au palais d’Alustriel aujourd’hui reviendrait à commettre l’impair diplomatique le plus important de ce millénaire.
Nymbrixion se concentra quelques instants et lança un mot de pouvoir : un portail apparut à quelques pas d’Alhana.
- Files, ordonna le dragon d’argent. Lorsque les forces de Tiamat se remettront en mouvement, je te le ferais savoir.
- Que Bahamut soit avec vous, Targe de la Loi, dit l’elfe avant de passer le portail qui la ramènerait vers le plan Matériel.
- Qu’il soit aussi avec toi, petite. Tu vas en avoir grand besoin.
Le portail se referma derrière sa protégée, les laissant seuls, Plumesoleil et elle. L’aigle géant s’agita, mal à l’aise, puis redemanda d’une voix mal assurée :
- Inventeurs gnomes ? Quoi être ? Plumesoleil rien avoir compris.
Le grand dracosire eut un petit rire, s’installa confortablement sur son nuage, l’invita à faire de même et commença patiemment à lui expliquer.

Lorsque Tyrian entra dans l’Auberge, cette dernière ressemblait plus à un champ de bataille qu’à l’établissement propre et confortable dont il avait l’habitude.
- Qu’est-ce qu’il se passe ici ? hoqueta-t-il juste avant de se jeter à terre pour éviter un plateau volant qui fusait dans sa direction.
- Galdim est de retour, expliqua Brance d’une voix morne. Jana et lui ont décidé d’organiser une petite fête à cette occasion.
- Petite ?! On se croirait revenu à la bataille de Mithril Hall !
- Ca doit être à cause de la bière…, bougonna le paladin. Fais attention où tu mets les pieds, ils ont renversé tout un tonneau de brune sur le parquet.
Le demi-elfe allait s’indigner bruyamment de cet outrage fait à la plus goûteuse des boissons lorsque Jana revint, un balai et une serpillière à la main. L’avisant, elle lui tendit les deux.
- Au boulot Tyty ! lui lança-t-elle. L’Auberge doit être propre d’ici une heure, pour la réouverture !
- Tu parles…ç’aurait été plus facile si vous n’aviez pas tout éclaboussé de bière, grommela « Tyty » en se mettant au travail.
- Tu disais ?
- Qu’à ce rythme là, je serais bientôt prêt à être mis en bière.
La jeune femme le regarda d’une manière circonspecte mais n’eut pas le temps de poursuivre plus en avant son interrogatoire, car quelque chose de bien plus alarmant venait de franchir le pas de la porte : une halfeline revêtue d’une cape noire à capuche, au sourire malicieux et à longue queue de cheval brune, qui jonglait habilement avec quatre pommes. Sa dextérité et son agilité la désignaient comme une roublarde accomplie.
- L’Auberge n’est pas encore ouverte, Lillie, l’informa distraitement Brance en retournant derrière son comptoir.
- Tant mieux, je n’ai pas un sous en poche, répondit la petite-femme en faisant disparaître les fruits dans une des multiples poches que renfermait sa cape.
- La maison ne fait pas crédit ! hurla Jana quelque part dans les cuisines.
Il sembla à la voleuse que Tyrian murmurait dans sa barbe « toi non plus, sinon je pourrais déjà me payer un palais », ou une autre chose du genre, mais elle était bien trop occupée à examiner avec intérêt la bourse qui venait d’apparaître entre ses mains pour mieux y prêter attention.
Brance, qui avait décidément toujours les yeux là où il ne fallait pas, lui arracha sa trouvaille des mains et la raccrocha à son ceinturon…qui, par le plus grand des hasards, était désormais à la taille de Lillie.
- Ca t’amuse ? gémit-il en tendant la main pour qu’elle le lui rende, tenant de l’autre le pantalon qui menaçait de lui tomber sur les chevilles.
- Faut bien que tu fasses un peu de sport, le taquina la halfeline.
- C’est vrai que faire quotidiennement le tour des prisons de la ville pour savoir dans laquelle tu as passer la nuit est une activité éprouvante, fit gentiment remarquer une voix derrière Brance (un gnome à la barbe en pointe et à la mise impeccable les rejoignit, un tablier de cuisinier passé par-dessus sa robe de sorcier).
- Jerrik Minoan, tu exagères ! Avouez que sans moi, vous vous ennuieriez, gloussa la roublarde.
La mine désabusée de ces deux amis fut des plus éloquentes.

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 Sujet du message: Re: Le cousin Boddynock et l’affaire du coucou mécanique
MessagePublié: Mar 25 Sep 2007, 21:05 
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Chevalier Sacrée
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- Dame Alhana de Taloriliel ! annonça le portier.
Le chevalier de platine le remercia d’un charmant sourire puis entra dans la salle du trône. A cette heure-là, la plupart des courtisans étant encore en train de ronfler tout leur saoule dans leur demeure respective, il était aisé d’obtenir une audience avec la Dame de Silverymoon, pour peu qu’on soit une personne plutôt influente. Et Alhana était l’une des personnalités les plus éminentes de la ville…pas autant que la femme aux cheveux d’argent qui signait à tour de bras les divers papiers administratifs que lui présentait son sénéchal, mais presque.
- Ca vous arrive de dormir ? lança l’elfe en guise de salutation.
Alustriel leva le nez du document qu’elle était en train de lire et eu un sourire fatigué
- Comme tous les êtres vivants, oui. Hélas, je vais avoir du mal à dormir sur mes deux oreilles en sachant que près de cents inventeurs gnomes vont séjourner pendant une semaine dans la ville.
- Tant qu’ils ne font pas exploser le palais comme la dernière fois, grommela Taern Lame-Corne tout en ramassant les documents signés.
- Vous exagérez, Taern, protesta gentiment la magicienne. Ils n’ont fait sauter « que » l’aile droite et une partie des murailles.
Taern secoua la tête, vaincu, ramassa tout ce qui devait l’être, s’inclina devant les deux femmes et sortit en trombe, ce qui fit sourire Alustriel.
- Il faut le comprendre…lui non plus n’aura pas beaucoup le temps de se reposer dans les jours qui viennent, expliqua-t-elle.
- Comme tous les habitants de la ville, fit remarquer le chevalier de platine. Certains ont même commencé à barricader leur demeure, bien que les explosions aient tendance à ignorer ce genre de détails !
« Et en parlant d’explosion, je peux savoir en quoi cette assemblée me concernerait d’avantage que les années précédentes ? Vous avez peur que des dragons déguisés en gnomes en profitent pour infiltrer Silverymoon ?
- Il y a des chances pour que ça arrive ?
Alhana fit la moue avant d’éclater de rire, sous le regard étonné d’Alustriel :
- Oh, pitié…même eux ne méritent pas ça !!!
- Je ne plaisante pas.
- Moi non plus, assura l’elfe entre deux hoquets. Mais vous voyez vraiment…un grand dracosire rouge…se transformer en gnome pour franchir les portes ?
La seule chose qu’Alustriel vit, ce fut que les serviteurs de Bahamut avaient un étrange sens de l’humour. Mais un garde déboula dans la salle avant qu’elle ne puisse approfondir le sujet :
- Dame, les congrégations gnomes sont arrivées. Dois-je autoriser leur représentant à paraître devant vous ?
- Il n’y a aucun moyen de tous les jeter aux cachots sans éveiller de soupçons ?
- Je ne crois pas, Dame.
- Alors que le représentant entre, conclut l’archimagicienne d’un air sombre. Et qu’on m’apporte du vin blanc !
Le soldat courut hors le la salle, avant de réapparaître quelques minutes plus tard une bouteille de vin à la main et un gnome sur les talons. Il déposa la bouteille près du trône de la Dame puis sortit aussi rapidement que l’étiquette le lui permit.
Contrairement à ce que craignaient les deux femmes – et avec elles, toute la population de Silverymoon -, l’ambassadeur gnome n’était pas de ces fous furieux qui tentent de faire exploser tout ce qui bouge. C’était même le contraire : il était calme et méticuleux, avec un visage aimable et un sourire franc souligné par un bouc taillé en pointe. Et bien que son interlocutrice soit l’une des femmes les plus puissantes des Royaumes, il s’adressait à elle d’une voix calme et confiante :
- Les congrégations gnomes du Mitan sont honorées que l’illustre Dame d’argent leur permette d’investir une nouvelle fois Silverymoon, en dépit des légers incidents de l’année dernière, déclara-t-il tout en effectuant une courbette.
- Et je suis honorée que vous ayez choisie une nouvelle fois ma ville afin d’exposer une fois de plus votre savoir, maître gnome. Puis-je savoir quelle nouvelle invention vous allez nous présenter, cette année ?
Le sourire du gnome s’effaça quelque instant, mais il reprit rapidement contenance et se fendit d’une nouvelle courbette :
- Je ne peux rien vous dire pour le moment, altesse, car ce serait un manque de respect envers mes collègues. Mais…préparez-vous à une surprise, conclut-il en bombant le torse avec fierté – ce qui fit hausser un sourcil alarmé à Alhana.
- Ce n’est pas un nouveau prototype d’autruche à vapeur ? demanda-t-elle d’un ton presque suppliant qui étonna fortement Alustriel.
- Non non, la « rassura » le gnome. C’est encore mieux !
Il aurait pu lui annoncer l’alliance de tous les dragons chromatiques de Féérune que l’elfe n’aurait pas été plus terrifiée : sa peau argentée devint d’un blanc crayeux et un gémissement étouffé sortit de sa gorge.
- Elle ne se sent pas bien ? s’enquit poliment l’ambassadeur en la fixant d’un air critique.
Alustriel remplit un verre de vin et le tendit à son amie qui le but cul sec, reprenant au passage un peu de couleurs.
- Il y a un problème avec les autruches à vapeurs, Alhana ?
- Comme avec toutes les inventions gnomes, bougonna l’elfe en reposant son verre. Après les dragons, ce sont les choses les plus dangereuses que je connaisse.
La magicienne leva les yeux au ciel, une ébauche de sourire au coin des lèvres, puis regarda le gnome.
- Des membres de ma garde vont vous escorter, vous et les vôtres, vers le champ de foire où vous pourrez commencer à installer votre matériel. Avez-vous besoin d’autre chose ?
- Pas pour le moment, Dame.
- Fort bien. Un de mes soldats va vous accompagner jusqu’au champ de foire.
Le garde de tantôt se représenta, visiblement peu ravi de devoir surveiller une horde de destructeurs en puissance. Mais puisque c’était les ordres de la Dame…
- J’ai un mauvais pressentiment, soupira Alhana en regardant le gnome sortir de la salle. Un TRES mauvais pressentiment.
- Ce ne sont que des gnomes.
- C’est bien ça qui me fait peur.

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 Sujet du message: Re: Le cousin Boddynock et l’affaire du coucou mécanique
MessagePublié: Mar 25 Sep 2007, 21:06 
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Chevalier Sacrée
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Inscrit le : Lun 21 Juin 2004, 19:38
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Localisation : Suspendue au cou de Steiner
Le calme était enfin revenu dans l’Auberge : Jana était repartie dans sa cuisine, Brance alignait soigneusement les choppes sur son comptoir et Tyrian finissait de nettoyer le sol, tandis que Jerrik, Galdim et Lillie s’étaient enfermés dans le laboratoire du gnome, placé pour plus de sécurité dans la cave du bâtiment, très loin sous la surface, pour une démonstration en direct de sa dernière invention.
- Tu es sûr que c’est sans danger ? demanda le nain en examinant d’un œil critique la chose mécanique qui ronronnait dans un coin.
- Parfaitement ! J’ai effectué les derniers réglages avec la plus grande précision, nous ne risquons absolument rien !
- Tu disais exactement la même chose à propos de ton avant-dernière invention ; dois-je te rappeler ce qui s’est passé ?
Le gnome hocha les épaules avec un petit sourire, avant de se lancer dans une succession de manœuvres qui donnèrent vite le tournis à Lillie.
- C’est bientôt près ? gémit-elle.
- Presque ! Je n’ai plus qu’à connecter ça avec ceci, et brancher le tout...attention, ça démarre !
La machine se mit à ronronner de plus en plus fort, jusqu’au point de produire un son particulièrement inquiétant – d’autant plus inquiétant qu’il fut très vite accompagné d’un volute de fumée noire et d’une forte odeur de brûlé.
- Jerrik, c’est normal ça ? s’enquit Galdim d’une voix blanche.
- Et bien, disons que j’ai trop tardé à connecter l’unité centrale au reste de la machine, et qu’elle a été exposé deux seconde de trop à l’artefact magique qui sert ici de source d’énergie à cette petite merveille.
- Autrement dit ?
- Autrement dit, Boum.
- Ah !
L’explosion fut égale au temps que Jerrik avait passé sur son jouet : énorme. Pas assez pour rayer l’Auberge de la carte de la ville, mais assez pour alarmer tout le voisinage -ainsi que tous les gardes du périmètre-, qui commençait pourtant à être rodé à ce genre d’évènement.
- J’ai commis une petite erreur, admit le gnome en remontant dans la salle commune du Grand Dracosire, ses amis sur les talons.
- Petite ? On a failli y rester, oui ! gronda le nain. Encore heureux qu’Alhana ait obligé Orlando à mettre des runes de protection partout dans la cave, sinon on était cuit !
- Euh…là, on est cuit, gémit Lillie en indiquant la rousse incendiaire qui se précipitait sur eux comme la misère sur le pauvre monde.
- Je peux savoir ce que vous avez fabriqué encore ?! Avez-vous la moindre idée du temps qu’il va falloir pour remettre la salle en état et convaincre les autorités qu’ils n’ont pas besoin de tous vous enfermer comme les dangers publiques que vous êtes, hein ?! D’ailleurs, je me demande vraiment si je ne vais pas les laisser vous embarquer, ça vous apprendra à faire les andouilles !!!
Un rapide coup d’œil indiqua au trio qu’ils avaient intérêt à garder le profil bas pendant la réprimande : la salle était totalement dévastée, avec des chaises et des tables en miettes, le comptoir totalement défoncé, Brance qui évaluait à la pièce de cuivre près les dégâts en poussant de grands soupirs tragiques et Tyrian qui tentait de sauver autant de bouteilles d’alcools que possible.
- Alors, qu’est-ce qu’y s’est passé ? demanda finalement Jana, après dix bonnes minutes de cris, hurlements et menaces de mort en tout genre.
- C’est ma faute, expliqua Jerrik d’une petite voix. Vois-tu, j’ai fais quelques cafouillages au moment de mettre mon prototype de cafetière en marche et…Boum.
-Ca, pour un Boum, c’était un beau Boum, s’exclama une voix féminine à l’entrée l’Auberge. J’ai même faillie croire que le festival avait démarrer avant l’heure !
Une jeune humaine à la chevelure brune et aux yeux marron en amande pétillants d’amusement regardait avec un grand sourire le mobilier en pièces, tranquillement adossée à la chambranle de la porte d’entrée.
- Comme quoi il est vrai que les malheurs ne viennent jamais seuls, soupira Jana d’un ton qui se voulait fataliste avant d’aller embrasser chaleureusement la nouvelle venue. Quelle surprise, Kelian ! Je te croyais repartie pour Kara-Tur avec ton père pour trois ans ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Je suis très heureuse de te revoir, mais…
- Tu demanderas au paternel, la coupa la dénommée Kelian en désignant d’un mouvement de tête l’homme rondelet qui arrivait en faisant de grand signe de la main. C’est lui qui a insisté pour qu’on revienne dans ce trou perdu. A la demande d’Alhana, je crois.
- Je vois…
En réalité, Jana ne voyait rien du tout, mais Kelian avait brusquement mit un terme à leur conversation en se précipitant à la rencontre de Galdim, Jerrik et Lillie. Le trio poussa un cri d’effroi en la voyant arriver et se hâta de se disperser afin de, comme ils disaient « assurer qu’au moins l’un de nous de tombe pas entre les mains de cette cinglée ».
- Ah non, pas la folle ! s’exclama Tyrian en prenant à son tour la poudre d’escampette avant d’être pris à son tour comme cible.
Seul Brance ne bougea pas, son honneur de paladin lui interdisant formellement de fuir quelque soit le danger, aussi terrible soit-il.
- Brance ! s’exclama Kelian en se jetant à son cou avant de lui plaquer deux grosses bise sur chaque joue. Tu m’as manqué, tu sais ! Vous m’avez TOUS manqué, en fait ! Enfin, certains plus que d’autre ! Héhéhéhé !
- Si tu parles de ton jouet, intervint « courageusement »Tyrian de derrière le comptoir où il avait trouvé refuge, saches qu’il n’est pas ici. Alhana l’a envoyé pour quelques temps au Temple de la Promenade.
Le cri de colère que poussa la jeune fille aurait fait faire tourner casaque à un bataillon de fous de guerre nains en état beserk. Elle lâcha Brance, sortit ses deux kukris et bondit derrière le comptoir, histoire de faire ravaler au demi-elfe la terrible nouvelle.
- Retour à la normale, gloussa quelqu’un derrière Jana. Enfin, presque.
- Ca tu l’as dit, Vanzan. C’est seulement quand ta fille revient qu’on se rend compte combien on était tranquille sans elle, et combien on s’éclate –dans tous les sens du terme- quand elle est là.
Vanzan eut un bon sourire et embrassa chaleureusement la barde, ses yeux si semblables à ceux de son enfant brillant de la joie d’être enfin revenu chez lui.
- Pourquoi êtes-vous déjà de retour, Vanzan ? demanda Brance après lui avoir serrer la main. Alhana ne vous avez pas demandé de passer quelques temps en Orient, histoire d’y surveiller les agissements des mignons de Tiamat ?
- Elle l’a fait, c’est vrai. Et nous l’avons fait aussi. Mais Kelian commençait à s’ennuyer ferme, moi aussi d’ailleurs, puis nous avons reçu ceci, leur expliqua-t-il en tendant une lettre sur laquelle était écrite :
« Vanzan, les cinglés barbus débarquent. Je vais avoir besoin de toutes les forces disponibles pour les empêcher de raser Silverymoon, alors prière de rappliquer le plus rapidement possible. Amène aussi ta fille ; rien de mieux pour mater une bande de surexcités qu’une autre surexcitée. Pour plus de sécurité, j’ai préféré envoyer son punching-ball préféré prendre des vacances à la Promenade.
Embrasse Kelian pour moi.
Alhana »
- Et bien et bien, soupira Brance en rendant la lettre à son ami. Cette histoire de gnomes met notre elfe de platine dans tous ses états. Pourtant, ils ne sont pas pires que des dragons.
- Tout est une question de point de vue, lança Vanzan avec un regard en coin à Jerrik. Ils peuvent faire autant de dégâts que nous, mais pas de la même manière, et parfois sans même le vouloir.
- Que Tymora veille sur nous, dans ce cas ! gémit Jana. Déjà que Jerrik est capable à lui tout seul de faire exploser les trois quarts de la ville à la suite d’une invention ratée, je n’ose imaginer quels dégâts feront plusieurs dizaines de ses congénères !

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 Sujet du message: Re: Le cousin Boddynock et l’affaire du coucou mécanique
MessagePublié: Mar 25 Sep 2007, 21:06 
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Chevalier Sacrée
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Alhana de Taloriliel remontait d’un pas sec la rue qui menait à l’Auberge. Les quelques personnes qui croisèrent son chemin la saluèrent respectueusement mais ce fut à peine si elle leur répondit, occupée qu’elle était à remuer de sombres pensées : Alustriel lui avait ordonné de surveiller constamment les gnomes, en dépit de ses autres devoirs. Le clergé de Bahamut serait certainement peu ravi d’apprendre que l’un de ses éléments les plus importants était contraint de jouer les gardes-chiourmes auprès d’une bande de gnomes.
- Je préférerais mille fois prendre le thé avec Klauth plutôt de devoir passer une semaine avec ces calamités ambulantes, grommela-t-elle. Même s’il est cinglé et imprévisible, il ne l’est pas autant que ces…ces choses.
Un raclement de gorge la fit se retourner, la main posée sur la garde de la Griffe. Un gnome la regardait en souriant, un énorme sac à dos sur les épaules.
- Vous êtes Alhana de Taloriliel ? demanda-t-il sur un ton excité qui fit frémir l’interpellée.
- Ca dépend de la taille du dragon qui vous traque.
- Je ne suis pas traqué par un dragon, gloussa le gnome, visiblement peu rebuté par le ton glacial de son interlocutrice. Quoique ce doit être une expérience des plus exaltantes !
- Qu’est-ce que vous me voulez ? grogna l’elfe, partagée entre l’envie de fuir et celle d’étrangler cet énergumène.
- Oh, j’oublie totalement les bonnes manières. Je suis Boddynock Grandorm, enchanté de vous rencontrer, Dame Alhana.
_ Tout le plaisir est pour vou…pour moi. Alors, que puis-je pour vous ?
Le gnome plongea sa main dans l’une de ses poches et en ressorti un papier tout froissé qui avait jadis dû être une lettre. Il la tendit au chevalier de platine ; plus elle avançait dans sa lecture plus elle prenait un air atterré.
- Je vois, finit-elle par dire. Je suppose que vous voulez le chemin pour aller à l’Auberge ? (le gnome opina du chef) C’est aussi ma destination, autant y aller ensemble.
Boddynock poussa un petit cri de joie. Il resta collé aux basques d’Alhana tout le reste du trajet, la bombardant de questions sur les dragons en général et les chromatiques en particulier. Lorsqu’ils arrivèrent enfin à destination, l’elfe était sur le point de le faire taire éternellement à grands coups de Griffe de Bahamut.
- Jerrik Minoan, j’ai à te parler ! hurla-t-elle au moment même où elle passait le seuil. Tu as deux minutes !
L’ensorceleur sortit de la cuisine en tablier, un fouet à la main, tout barbouillé de farine. Il leva un regard interrogateur vers sa supérieure.
- C’est quoi CA ?! cria-t-elle en désignant Boddynock qui était resté sur le seuil.
Les deux gnomes se fixèrent un instant, puis ils se précipitèrent dans les bras de l’autre en poussant un même cri de joie retentissant :
- Cousin !!!
Ils entamèrent une longue série d’embrassades, d’accolades et de poignée de main qui ne prit fin que lorsque Jana émergea à son tour de la cuisine. Elle allait saluer Alhana – et accessoirement lui rappeler qu’elle avait son ardoise à payer – quand son attention fut retenue par les cousins.
- Je peux savoir ce qui se passe ?
- Mon cousin Boddynock est venu me rendre visite ! expliqua gaiement Jerrik. Il participe à l’assemblée, alors il en profite pour venir nous faire un petit coucou ! N’est-ce pas merveilleux ?
Le sourire crispé de Jana et la tête d’enterrement d’Alhana en disaient long sur la prétendue merveille de la nouvelle, mais Jerrik n’en avait cure. Boddynock était la seule chose qui comptait. La famille avant tout !


Chapitre 2 : Explosions et autres contrariétés

Les clients du Grand Dracosire furent gentiment invités à quitter les lieux. « Réunion de famille », avait prétexté Brance en les conduisant à la sortie. Il s’était encore excusé avant de refermer la porte derrière lui.
Les Gardiens étaient tous réunis autour de la table de Boddynock qui se régalait d’une tourte à la viande pendant que Jerrik faisait les présentations.
- Tu connais déjà Alhana ; Le grand moustachu c’est Brance, il est marié à Jana, la jolie rousse ; là, tu as Orlando et Lunira (il désigna l’homme vêtu d’une tenue du clergé de Mystra et la jeune femme aux cheveux blancs qui arborait un sourire rayonnant), ils sont mari et femme ; voici Tyrian, il est jeune mais il ne faut pas si fier ; voici Galdim, qui est le meilleur ami qu’un gnome puisse rêver, et Lillie, qui serait bien avisée de me rendre ma bourse de composant avant que je ne la récupère par mes propres moyens ; voila Vanzan et sa fille Kelian. Il ne manque que Finstern, qui est parti en vac…en mission à la Promenade. Je doute qu’il soit rentré avant ton départ, hélas.

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- Merela Steiner à un camelot krytien un peu trop entreprenant


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 Sujet du message: Re: Le cousin Boddynock et l’affaire du coucou mécanique
MessagePublié: Mar 25 Sep 2007, 21:07 
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Chevalier Sacrée
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Le gnome les salua tous d’un joyeux signe de tête.
- Je suis enchanté de rencontrer en chair et en os les illustres Gardiens dont mon cher cousin m’a si souvent fait l’éloge dans ses lettres, annonça-t-il entre deux bouchés. Je dois dire que vous faîtes figures de légendes dans la famille.
- J’ai toujours rêvé d’être adulée par une bande de gnomes, piaula gaiement Kelian, ce qui lui valut un regard alarmé de son paternel.
- Donc, vous êtes ici pour toute la durée du festival ? demanda Lunira avant que Vanzan ne puisse ouvrir la bouche. Avez-vous un endroit pour dormir ?
Le sourire du gnome se serait encore élargi, si cela avait été possible. Il échangea un regard complice avec Jerrik, qui se mit à pouffer.
- Mon cousin m’a proposé de partager sa chambre, mais avec tout l’équipement que j’ai amené, nous serions un peu à l’étroit. Je vais donc prendre une chambre ici.
Jana eut un sourire mince : elle gagnait un client pour une semaine, mais de quel genre…il faudrait qu’Orlando renforce encore un peu plus ses sorts de protection. Et il ne le faisait pas gratuitement, cet ingrat !
- J’espère que vous vous plairez dans notre établissement, dans ce cas, déclara-t-elle. Néanmoins, je vous demanderai de ne pas déranger les autres clients par des désagréments sonores et sismiques. Ils ont beau être habitués à ce genre de contrariétés (Jerrik baissa la tête d’un air presque navré), cela n’empêche pas qu’ils viennent ici pour se reposer ; or, il a été établi que les explosions étaient particulièrement gênantes et stressantes. Donc, si j’ai le malheur d’entendre ne serait-ce que le plus petit « boum » venir de votre chambre, vous serez bon pour vous trouver une chambre ailleurs. Sommes-nous d’accord ?
Boddynock accepta sans rechigner, à la surprise générale. Il proposa même d’aider à l’entretien des lieux, pour exprimer sa gratitude. Tyrian en fut plus que ravi et même Brance fut agréablement surpris.
- Topez-la alors ! jubila le gnome en tendant sa main à la barde. Vous verrez, je serais un client modèle !
- Mais je n’en doute pas…
Alors pourquoi avait-elle l’étrange impression que tout cela était trop beau pour durer ?
- Je vais m’installer sur le champ ! Tu m’aides à porter mon matériel, cousin ?
Les deux gnomes empoignèrent chacun l’une des bretelles de l’énorme sac à dos et entreprirent de monter à l’étage. Une fois la chose faite, ils s’enfermèrent dans la nouvelle chambre de Boddynock pour se raconter tout ce qui s’était passé depuis leur dernière rencontre. Il leur faudrait bien plusieurs heures.
- Combien de temps avant que l’Auberge n’explose, d’après vous ? demanda Orlando d’un ton sentencieux. Je parie dix pièces d’or que ce soir, vous coucherez tous à la belle étoile.
- L’Auberge n’explosera pas, répondit Vanzan. Ils vont seulement se contenter de la faire brûler à petit feu. Et avec un peu de chance, on sera aux premières loges pour faire griller de la guimauve sur les cendres et chanter des mélodies ancestrales autour des dernières poutres qui resteront debout.
Un pied botté écrasa celui du mage et une main fit violement connaissance avec l’arrière de la tête du dragon tandis que retentissait le désormais célèbre « Girl power ! » de Jana.
-Vous avez fini de vous amuser ? demanda sèchement Alhana. On a du boulot, je vous rappelle.
Aussitôt, les Gardiens retrouvèrent leur sérieux. Même Lunira sembla perdre son sourire.
- Alustriel m’a « chargée » (le chevalier de platine roula des yeux) de surveiller tout ce petit monde. Je compte donc sur vous pour me seconder dans cette tâche dont dépend, vous en conviendrez, la survie des dragons métalliques de Féérune…et avec le sourire, rajouta-t-elle en voyant les grimaces consternées des autres membres de la Compagnie. Voyez ça comme une « remise à niveau » en attendant les prochains affrontements avec les fidèles de Tiamat.
- On est devenu si mauvais que ça ? gémit Tyrian. Je veux dire, chasser les dragons, retrouver les orbes, chercher des trésors, c’est très bien, mais quel est le rapport avec ce que tu nous demandes de faire ?
- Aucun, répondit franchement l’elfe. Si ce n’est celui que ça risque d’être aussi dangereux.
- Tu exagères peut-être un peu, protesta Lunira. Ils ont l’air si gentils, comme ça…à première vue, Boddynock ne ferait pas de mal à une mouche.
- Jerrik non plus, intervint Galdim sur un ton bourru. Mais rappelle-toi de ce qui restait du palais du pacha de Calimport après son passage : des ruines fumantes !
- Un point pour le nain, concéda Kelian. Une idée sur la manière de gérer l’affaire ?
- Vaquez à vos occupations habituelles mais restez sur vos gardes et si une alerte se déclenche à un endroit proche, soyez les premiers à être sur les lieux. En cas de gros problèmes, prévenez les autres Gardiens pour qu’ils vous prêtent main-forte. Et si les gnomes deviennent vraiment agaçants, vous avez l’autorisation de leur taper dessus. Je crois que c’est tout. Ah, et rendez-vous ici ce soir à vingt heures pour un débriefing. Sur ce, à plus tard.
Alhana les salua d’un signe de tête et sortit de l’Auberge d’un pas vif, Vanzan sur les talons. Les Gardiens les regardèrent sortir, puis chacun prit congé pour retourner à ses occupations. Seule Jana resta sur place à fixer la porte d’un air mauvais, les bras croisés et une veine battant furieusement sur sa tempe.
- Un problème, mon ange ? s’enquit prudemment Brance.
- Ca tu peux le dire ! explosa la barde. Elle s’est encore arrangée pour partir sans vider son ardoise ! Mais je te le dis, Brance : je l’aurais, un jour ! Je l’aurais !

- C’est bizarre…j’ai l’impression d’avoir oublier quelque chose, confia peu après Alhana à Vanzan alors qu’ils contemplaient le clapotis des eaux du Rauvin contre les imposants piliers du Pont de Lune.
- Quelque chose comme quoi ?
- Un truc que je devais faire. Un truc « important ».
- Et bien, réfléchit le dragon, tu ne m’as pas demandé comment s’était passé notre voyage, à Kelian et à moi.
Un léger sourire ourla les lèvres du chevalier de platine.
- Ouais, ça devait être ça. Alors, comment ça s’est passé ?
- Aussi bien que l’on pouvait l’espérer. Kelian était un peu morose en raison de l’absence de Finstern, mais elle a tenu le coup, et nous avons réussi à faire de grandes distances en peu de temps et en toute discrétion
- Très bien.
- Que dire d’autre ? La vie suit son cours en Kara-Tur. L’Empereur Shou semble de plus en plus séduit par l’idée d’ouvrir d’avantage ses terres au commerce avec Féérune. Et conformément à tes recommandations, j’ai rencontré plusieurs groupes de lungs pour leur exposer notre…hum…situation.
- Laisse-moi deviner, soupira Alhana. Ils ont répondu qu’ils s’en moquaient totalement, c’est ça ?
- Qu’ils allaient réfléchir à la question, rectifia Vanzan d’un air fort peu convaincu. Par contre, j’ai réussi à leur arracher la promesse qu’ils réfléchiraient aussi par deux fois avant d’accepter les propositions des mignons de Tiamat.
- Toujours ça de gagner…

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